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Source : CNIL
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Invité
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17 Sep 2018 18:17 #1862 | |
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La notion de progrès est devenue une véritable religion avec le temps en perdant sournoisement son sens au fur et à mesure de son annexion par le système politico-économique dominant.
Cette impression rejoint nos réflexions précédentes sur le tarissement des grandes innovations depuis quelques décennies, sous la dictature du profit à court terme. Mais ce n’est pas tout : la société est devenue telle que les marges de manœuvre de chaque individu se sont réduites dans des proportions dramatiques sous couvert d’une illusoire liberté garantie par des institutions démocratiques depuis longtemps perverties. Matraqués sans cesse par une actualité noire de perspective justifiant les mesures bonnes à nous rassurer, nous nous sommes laissé petit à petit enfermer dans un cocon réglementaire et normatif réputé remettre un peu d’ordre et de géométrie dans un chaos croissant. Aller au bout du monde, oui, mais par smartphone interposé, bien calé dans son fauteuil ! Ou par ces voyages organisés pour le plus grand nombre dans l’esprit du travail à la chaine, au mépris des autochtones et de leurs pays à peine effleurés par ces prisons en forme de pipelines. Paradoxalement, ce progrès tant vanté, pour être protégé des forces contraires qui le menacent partout, s’est blindé de garde-corps et de pare-feu qui sont contraires à tout esprit d’ouverture et de vagabondage, devenant petit à petit un éteignoir où succombent toute originalité, toute audace, son essence même ! Le progrès rejoint ainsi le tunnel des pensées incontestables conçus comme telles, idéologies, religions, modes, quittant les vastes champs ouverts où s’épanouissent et se confrontent le génie et les talents de notre espèce. La libre pensée est repoussée aux marges, inadaptée au nouvel espace-temps à la géodésie cadenassée par notre soumission à une idéologie totalitaire jalouse de tout ce qui nuit à ses plans. L’espoir résiste cependant, la pensée n’étant jamais si puissante à briller que dans la difficulté, comme nous l’enseigne notre histoire riche de renversements magnifiques. A ceci près qu’aujourd’hui nous évoluons dans un monde globalisé figé dans des certitudes acceptées privant la réflexion des marges de manœuvres indispensables à son déploiement. Ainsi, nous devons d’abord renverser ce qui nous étouffe avant de tenter quoi que ce soit, couper d’un coup toutes les têtes de l’Hydre de Lerne. Un travail d’Hercule. |
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