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Source : CNIL

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SUJET : Marc Bloch

Marc Bloch 16 Aoû 2023 14:53 #2485

Lors du discours du 14 juillet 2023 à l’attention des forces armées, notre chef vénéré Emmanuel Macron a appelé l’armée à se recentrer sur ses missions sans se préoccuper plus des imbroglios bureaucratiques dans lesquels elle se débat comme toutes les grandes institutions françaises.
Pour appuyer son propos, il a cité Marc Bloch, immense historien français du début du XXème siècle. Belle référence ! Mais quel culot que de citer « L’étrange défaite » !
Ce livre a été écrit à chaud après la désastreuse campagne de 1940 ayant vu l’armée puis la France s’effondrer comme un château de carte sous les coups d’une Wehrmacht qui n’en croyait pas ses yeux. En effet, Marc Bloch, capitaine au service des essences, a vu de ses yeux s’effondrer un système aux mains de gens enfermés dans des certitudes d’un autre temps, incapables de faire face à ce qui n’était pas dans leurs plans, inaptes à commander des troupes qui avaient toujours de la sorte un train de retard sur un ennemi bondissant et réactif. Il a vu en direct l’incurie des états-majors sidérés par la manœuvre ennemie et surtout le sacrifice des troupes de l’avant qui combattaient souvent sans ordres clairs et dans l’ignorance totale des mouvements ennemis, au milieu de flots de réfugiés tout aussi désemparés qu’elles face à un mode d’action inouï.
Quel culot, oui, car l’historien dénonce dans son livre la faillite des élites qui ont menés le pays à sa ruine en n’anticipant rien, en campant sur des positions faisandées, en veillant jalousement sur leurs privilèges, en niant durant des années le danger fasciste montant outre-Rhin par trouille du communisme, tout en cultivant un antisémitisme larvé les préparant à accueillir leurs futurs maitres sans remise en question cosmique. La perte de la notion d’intérêt général a causé la perte du pays, mais pas de la position dominante de ces élites uniquement jalouses de leurs prérogatives.
Il dénonce surtout les dérives de l’exercice du pouvoir à tous les niveaux de la société, une confiscation au profit des mieux placés menant à une paralysie mortelle des instances de décision au moment où il était impérieux de réagir d’initiative sans en référer à Dieu le Père.
Entendre notre président se réclamer de Marc Bloch est assez stupéfiant alors qu’il a donné depuis 2017 d’innombrables preuves de son incapacité à déléguer quelque pouvoir que ce soit, les conseils des ministres ressemblant à des cours magistraux à sens unique, les ministres n’ayant rien d’autre à faire qu’à obéir ! Ce qui est hélas courant dans nombre d’entreprises où le plus souvent le patron peut avoir une vision globale de sa situation pour peser sur elle en solitaire, devient aberrant dans la direction d’un état tel que la France, où la complication bureaucratique est érigée en système !
Qui pourrait dominer tous les sujets constituant la conduite des affaires de l’État sans s’appuyer sur ceux qui sont les mains dans le cambouis ? Superman ?
A ce niveau de responsabilité, il s’agit en fait d’un total manque de confiance, à la fois dans le talent et dans la loyauté des subordonnés, qui incite à tout garder en main quitte à n’avoir aucun fusible ni marge de manœuvre et à vivre dans la terreur de commettre une ânerie fatale à la conservation du pouvoir. Ajoutez à cela le souci de rester dans la lumière en étant réélu à vie et vous avez la formule d’un parfait immobilisme mâtiné d’une absence totale de courage politique, celui qui consiste à ne pas obéir à ceux qui ont financé le combat pour le sommet et qui en attendent les dividendes, souvent contraires aux promesses électorales.
Lisez « L’étrange défaite », vous aurez l’impression familière de connaitre la société qui est décrite par cet historien courageux, ancien combattant de 14-18 que rien n’obligeait à remettre le couvert en 1940 mais qui l’a fait pour l’honneur et dans l’intérêt général de son pays. Et qui, après l’humiliante défaite de 1940, après les lois antijuives scélérates promulguées par les complices zélés de l’occupant, et par elles entravé dans son travail d’historien, refusant de quitter la France, a rejoint un mouvement de résistance après l’envahissement de la zone libre fin 1942 et fut assassiné dans l’Ain le 16 juin 1944.
Il y a à Lyon, pas très loin du Fort de Montluc où il fut torturé par Klaus Barbie, une rue Marc Bloch qui se continue par la rue de l’Université. C’est déjà ça même si un tel homme mérite le Panthéon.
Fondateur de l’école des Annales avec Lucien Febvre, il avait une vision globale de l’histoire, plus seulement centrée sur les grands événements, mais sur tout ce qui fait la vie des gens, jusqu’aux choses les plus triviales. Une manière de voir, très interdisciplinaire, totalement contraire à la pensée unique qui prévalait dans les élites de son temps. Et du notre, même si elle est différente. Et toujours unique.
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