Depuis le début des convulsions, je suis avec attention les évènements inédits secouant l’état d’Israël.
L’histoire de ce pays aussi controversé que ses habitants l’ont été au cours de l’histoire, avait pourtant débuté pour une part des nouveaux venus, dans une utopie collectiviste devenue réalité et qui permis de fédérer les énergies avec une efficacité remarquable. Une utopie qualifiée de gauche alors que ce mot avait encore un sens.
Mais comme rien n’est jamais simple, au Moyen-Orient encore plus qu’ailleurs, une autre part de la population s’en est tenue avec rigueur au respect de règles religieuses si intransigeantes qu’elle n’a participé que de loin à l’essor du pays, ne s’impliquant même pas dans sa défense alors qu’il était et est toujours contesté avec plus ou moins de constance et de violence par ses voisins.
Si cette cohabitation entre deux visions opposées de la société n’a pas causé de gros dégâts durant les premiers temps héroïques, elle a petit à petit évolué en défaveur des esprits les plus ouverts, les institutions politiques du pays offrant un rôle de faiseurs de rois aux groupuscules les plus extrémistes qui imposent ainsi leur volonté très minoritaire à la majorité de leurs concitoyens.
Aujourd’hui, ce penchant fâcheux a pris un tour dramatique. Il a permis le retour au pouvoir de Benyamin Netanyahou malgré ses innombrables casseroles, tout en amplifiant encore le pouvoir des petits partis fanatiques qui ont bien compris à quel point il avait besoin d’eux pour sauver sa peau.
Ajoutez à cela la natalité galopante des factions religieuses intégristes et vous percevrez l’impasse dans laquelle se rue la part de la société israélienne qui refuse cette droitisation rampante et se heurte de plus en plus violemment à la police devenue la milice du gouvernement en place.
Si les manifestations incessantes qui secouent le pays avaient lieu ici, à l’échelle de notre pays, ce serait des millions de personnes qui défileraient dans les rues ! Un état de fait préoccupant et dangereux, les deux moitiés opposées de la société risquant de basculer dans des affrontements au goût de guerre civile. Tout cela à cause d’un politicien corrompu instrumentalisé par les religieux et les nationalistes.
Assister à la fin d’une utopie est toujours cruel.
Nous devrions bien plus nous intéresser à ces événements qui trahissent un mouvement général des démocraties vers des formes d’autoritarisme croissant sur les terreaux du nationalisme et de l’intégrisme religieux, nourri de la peur d’autrui et de ce qui est différent.
Autour de nous, un nombre croissant de pays basculent dans ce travers au grand dam des institutions qui ne savent pas comment s’y opposer, paralysées par les règles de fonctionnement unanimistes de l’Union Européenne. Que le mode de fonctionnement démocratique mène à ça est un crève-cœur.
En France, ce penchant n’en est déjà plus un, c’est devenu une manière de gouverner envers et contre tout, caricatural tant il ne laisse pas d’espace à tout avis différent de celui du roi qui s’impose en usant de la police à son seul service, une police surmenée qui croit innocemment qu’un renforcement de ses prérogatives lui permettrait de reprendre le contrôle d’une société qui n’aspire seulement qu’à plus d’équité, de fraternité, de décence, d’écoute, d’instruction et surtout moins d’accaparement de ses richesses, moins de mépris de ses aspirations et de ses votes. Et encore moins de répression aveugle.
C’est une sorte de pandémie qui touche les dirigeants qui font de l’urticaire à la moindre contestation, violant sans vergogne les principes qui ont menés nos pays à une prospérité paisible, juste pour régner sans partage et satisfaire les véritables commanditaires, ceux qui adorent l’ombre et les pouvoirs forts assurant la fluidité de leurs affaires à sens unique.
Je suis d’autant plus atterré que ce mal touche aussi des pays connus depuis longtemps comme des modèles de pouvoir partagé et bien compris, ceux du nord de l’Europe, pour ne pas les citer.

Bien parlé Daniel, tu exprimes exactement mon opinion et reste solidaire des milliers de contestataires, majoritairement ashkénazes et laïques, qui craignent une "démocratie" à la turque! hélas on ne peut rien contre la démographie galopante des ultra-religieux anti sionistes et des Colons de Cisjordanie, eux religieux ultra nationalistes!....Mes amis des 6 kibboutzim où j'ai vécu sont au premier rang des manifestants et je les soutiens fortement...