Quelles que soient les turpitudes du Monde et les aléas de la vie de notre pays, il est une petite rengaine bien installée depuis des lustres, qui revient sans cesse nous titiller, comme racine de tous nos maux : l’immigration. Ça y est, le gros mot est lâché ! Mais avant de râler au premier degré, posons-nous la question des causes, pourquoi les gens bougent-ils ? Historiquement, ils l’ont toujours fait pour le plus grand bien de l’espèce humaine.
Le basculement aussi progressif qu’indéniable des sociétés occidentales vers la droite, voire l’extrême-droite pour cause d’impuissance générale des pouvoirs politiques face aux pouvoirs économiques, tend à les pousser à rechercher des boucs émissaires faciles et vulnérables plutôt que de s’attaquer frontalement à la véritable menace, tellement bien vendue par une propagande éhontée qu’elle nous parait même être ce qui ressemble le plus au paradis sur terre : le monde capitaliste ultralibéral.
Sa prospérité étant fondée sur l’accaparement massif des plus-values nées du travail de tout un chacun, ce système fait son miel des écarts de traitement entre les travailleurs de différents pays.
Ici, nous jouissons d’un confort matériel produit ailleurs à faible coût souvent sans penser à mal et en oubliant que ce micmac insensé de marchandises génère surtout d’immenses profits pour ceux qui l’orchestrent. S’en suit une frustration colossale de ceux qui crèvent de fabriquer des choses qu’ils ne pourront jamais se procurer dans leur propre pays. Un petit coup d’internet qui étale à l’envie les effets du grand marché libre pour ceux qui sont du bon côté de la barrière et vous avez une bombe qui ne demande plus qu’à exploser !
Ajoutez à cela les volontés de puissance et la corruption qui gangrènent toutes les sociétés humaines y compris les plus avancées créant des cohortes de malheureux aux vies plus ou moins menacées suivant l’endroit où ils survivent. Qui viennent se rajouter aux précédents.
Pour finir, une pincée de réchauffement climatique avec son cortège de catastrophes naturelles dont la moindre n’est pas la montée des eaux océaniques qui va indistinctement chasser des centaines de millions de gens de leurs rivages.
Ces causes sont bien connues. Certaines peuvent être combattues avec un peu de courage politique, on peut se garder des autres avec le même. Il y a toujours des solutions mais comme les plus sensées sont celles qui sont les plus difficiles à mettre en œuvre, on se rabat sans honte sur la facilité : on s’enferme, on se grillage, on se miradore, on se trouve des raisons de haïr plus malheureux que soi ! On met tout le monde dans le même sac, ceux qui sauvent leur peau en fuyant un pays devenu hostile et ceux qui viennent ici simplement pour vivre mieux.
Nous avons naturellement tendance à prêter des intentions mauvaises à qui nous arrive de loin faute de se méfier d’une première impression fortement teintée de l’ambiance du moment, bien peu propice à l’accueil de quelque étranger que ce soit, tout le monde étant déjà l’ennemi de tout le monde.
Il en ressort que le volume de cette immigration est le plus souvent fantasmé, on parle de hordes, de submersion, voire de grand remplacement, au mépris de ce que disent les scientifiques du phénomène migratoire qu’ils étudient le plus sérieusement du monde depuis assez longtemps pour avoir identifié ses grandes tendances et ses mécanismes. Ce qu’ils disent n’a strictement rien à voir avec l’enfumage général des obsédés de la race pure auquel nous sommes tous sensibles, esprit de clocher oblige.
Dans son livre «Économie utile pour les temps difficiles », Esther Duflo règle brillamment leur compte à nombre d’idées reçues et autres délires à propos de l’immigration, démontrant qu’en gardant la tête froide, il est possible de ramener les choses à leur juste dimension pour se concentrer sur l’accueil et l’intégration de ces gens, effort porteur de grandes promesses et coutant bien moins d’énergie que de construire des murs de barbelés et d’incompréhension.
L’immigration ne doit pas être un outil de promotion des idées d’extrême-droite mais plutôt un outil d’émancipation et de progrès par la confrontation mesurée avec d’autres univers mentaux. Vœux pieu tant que nous n’aurons pas choisi une conduite à tenir claire avec des objectifs précis et dégagé les moyens de les atteindre.

Je trouve réducteur ton approche. L'immigré n'est ni le méchant loup qu'on nous présente parfois, ni l'enfant de choeur que tu vois en lui.
Un dit-on affirme que "l'oisiveté est mère de tous les vices". Le problème de l'immigration actuelle est là. Cela marchait car les immigrés italiens, polonais ou autres trouvaient un job, bossaient fort et créaient même leurs entreprises.
Aujourd'hui, il suffit de voir les immigrés déambuler avec leur téléphone collé à l'oreille et leur sacoche pendu autour du cou pour comprendre que la recherche de gains faciles a supplanté celle d'un travail devenu le cadet de leur souci.
Et c'est là que commence le problème. Car il y a réellement un problème qu'il serait temps que nos responsables de tous bords prennent en compte pour tenter de le régler.