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Source : CNIL

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SUJET : Et après ?

Et après ? 25 Avr 2022 08:59 #2323

Voilà, c’est fait ! On reprend du Macron pour cinq ans. Mais ne soyons pas fatalistes.
D’abord, la révision constitutionnelle de 2008 a limité à deux le nombre de mandats consécutifs d’un président. Ce qui ouvre au récidiviste un espace de courage politique hélas réduit par sa jeunesse qui lui permettra de revenir devant les électeurs plus tard. Et comme il ne faut pas insulter l’avenir…
Mais dans un premier temps, ce degré de liberté lui permettra, s’il le veut, d’échapper un peu aux tutelles économiques ayant plombé son premier quinquennat. Nous pourrions l’aider en cela en élisant une assemblée nationale progressiste lui offrant une seconde raison de se détacher de ses sponsors.
Je compte sur lui pour affronter LA question majeure, depuis longtemps posée et toujours pendante, devenue pressante et à laquelle il faudra bien répondre pour éviter des solutions aventuristes aux conséquences forcément fâcheuses pour tous : entendre ce que disent, au fond, par leurs votes, les électeurs de la France Insoumise et ceux du Rassemblement National. Car, paradoxe à la française, ils disent la même chose malgré les apparences.
Ils disent qu’une société, comme tout organisme social vivant, parce qu’elle échange avec d’autres organismes à la fois semblables et différents de ce qu’elle est, doit comme nous les humains, être protégée par un épiderme qui assure sa sureté, sa sécurité et sa pérennité en permettant les échanges qui sont indispensables à son fonctionnement.
Sous la pression d’une idéologie économique extrémiste qui s’est imposée partout, par tous les moyens, les sociétés du Monde sont devenues des moulins ouverts à tous vents aux échanges effrénés de marchandises souvent fabriquées sans nécessité, juste pour faire tourner la machine à dividendes.
Ainsi, des gens du bout du monde sont-ils devenus les concurrents implacables de ceux d’ici alors qu’ils sont écrasés de la même fatalité au profit de quelques-uns qui poussent d’autant plus leurs excès que, lobbying et propagande aidant, rien ne s’y oppose plus. C’est ainsi que de la peur de perdre son travail nait la haine de l’autre et d’une société qui ne protège plus, violant sa fonction première.
Les électeurs ont lancé un appel à la raison. Il ne s’agit pas de s’enfermer dans une bulle hors du monde, mais de revenir au bon sens d’une production locale dans le respect des lois et des acquis. Ce qu’ils demandent, c’est une séparation claire entre ce qui relève de la vie quotidienne et ce qui relève de la compétition économique, de faire cesser un micmac mondial délirant et ruineux en vue d’équilibrer la balance écologique et énergétique, de mettre fin à l’accaparement des richesses produites par leur travail en matant et contrôlant une bonne fois un système dont c’est la destination unique mais hélas incontournable car propre aux sociétés sédentaires (« Fuite en avant » du 8 février 2022).
Ce qu’ils demandent aux élus, surtout au premier d’entre eux, c’est d’honorer le pouvoir qu’ils leur ont confié dans l’intérêt général, en résistant à la tentation d’en profiter à d’autres fins.
Pour cela, le président doit inviter au pouvoir d’autres idées que celles de son clan et pour cela innover en appelant la victoire aux législatives d’une force auparavant réputée contraire pour ouvrir enfin le chemin d’un renouveau national tournant le dos aux nostalgiques d’une idéologie nauséabonde.
Ce président, avec un gouvernement de gauche unie, pourrait initier nombre de mesures de bon sens si longtemps espérées, quitte à tourner le dos à sa caste en transférant sa loyauté à la nation toute entière, lui épargnant cinq ans de crises de type Gilet Jaune², stoppant la progression de l’extrême-droite qui, sans ce sursaut, prendra immanquablement le pouvoir à la prochaine échéance. Ce serait pour lui vécu comme une trahison, mais n’y a-t-il pas grand honneur à admettre s’être trompé et grande gloire à changer de cap pour éviter de sombrer sans combat, en livrant le pays à une dynastie ne vivant que des erreurs commises par ses adversaires, sans autre idée de manœuvre que la nostalgie d’un temps heureusement révolu et dont le cortège nauséabond se voit déjà défiler dans cinq ans, le bras droit tendu vers le haut.
Cela sera possible à la condition que les électeurs ne tombent pas une fois de plus dans le panneau des ambitions personnelles et de sa mosaïque de chapelles qui obèrent depuis si longtemps les chances de la gauche du spectre politique à imposer une autre société que celle du pillage de la valeur crée par ceux qui travaillent en jouissant de moins en moins du fruit de leurs efforts.
Hier soir, lors de tables rondes organisées pour commenter la réélection d’Emmanuel Macron, j’ai vu s’agiter et grenouiller le vieux monde de dinosaures et d’éléphants, cherchant la lumière pour s’emparer d’une miette de pouvoir et poursuivre leur misérables carrières : électeurs, dites-leur que ça suffit ce petit jeu, qu’ils disparaissent et laissent la place à de plus jeunes, eux concernés au premier chef par un avenir dont ils vivront pleinement les conséquences, sociales, environnementales, culturelles.
Cinq ans de sursit. Alors, en mai, ne votons pas pour nos petites satisfactions personnelles, quitte à violer un peu des convictions personnelles qu’il conviendrait à l’avenir de réviser régulièrement, votons pour que nos descendants puissent vivre dans un monde plus juste, plus frugal, plus accueillant, en bénissant leurs ancêtres de s’être réveillés plus qu’à temps. Presque à la dernière minute.

Et après ? 25 Avr 2022 09:41 #2324

Bonjour Daniel
Je crois malheureusement impossible que notre nouveau Président, néo-libéral convaincu, bascule à gauche d'un coup. De surcroît, l'accord que tu préconises entre notre Président et la gauche est également impossible pour la simple raison qu'il n'existe plus de gauche (ni de droite) modérée. Ne restent que des extrêmes et l'histoire nous a prouvé que celles-ci, de droite ou de gauche, ne valent pas mieux. Créer le vide pour gagner l'élection s'est montré efficace, mais le réveil risque d'être brutal pour tous.
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