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Source : CNIL

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SUJET : Vote encore plus utile

Vote encore plus utile 20 Avr 2022 17:14 #2322

Nous y voilà, idem 2017.
La crétinerie d’une classe politique incapable de voir plus loin que le bout de son nez alliée au scandale de promesses non tenues, nous forcent une fois de plus à choisir entre la peste et le choléra. L’essentiel du débat d’entre deux tours ne porte que sur cette question, peu importe les programmes des deux candidats en lice, qui ne seront pas plus respectés que leurs électeurs.
Dans ces conditions, le premier réflexe est de ne pas aller voter. Et là, ça ne passe pas. Cette tentation est contraire au sens de l’histoire de notre pays qui a eu bien du mal à s’extirper du temps où le pouvoir politique échappait totalement à sa population, confisqué par une caste de privilégiés aux droits tombés du ciel. Il est impossible de ne pas user jusqu’à la corde de ce droit si chèrement acquis. Je ne peux pas, pour ma part.
Je lis et entends autour de moi beaucoup d’arguments en faveur de l’abstention. Certains très forts.
Cependant, demandons-nous où nous en serions si tout le monde était allé voter au premier tour, si tout le monde avait profité de ce droit inouï pour exprimer son opinion : nous aurions un véritable instantané politique de note pays, bien différent de celui, partiel, issu d’urnes plus ou moins boudées.
Je pense encore aux forces de gauche et de droite traditionnelle, ventilées façon puzzle entre chapelles et courants au point de s’auto dissoudre face à un autre courant, celui des solutions radicalement faciles, dont les tenants votent comme un seul homme et les femmes comme leurs hommes.
Une fois de plus, ceux qui ont des buts de guerre parfaitement clairs, la reprise en main de la société à l’ancienne, taillent des croupières à ceux qui se complaisent dans des luttes d’influences picrocholines qui les divertissent de manœuvres adverses menant à des situations dont l’Histoire grouille d’exemples dramatiques.
D’un côté Emmanuel Macron, serviteur assumé d’un mondialisme assassin, faux nez du capitalisme le plus débridé, du parti des privatisations contre les services publics, des intérêts privés contre l’intérêt général, face visible d’un pouvoir de classe méprisant et dominateur.
De l’autre Marine Le Pen, au service d’un nationalisme récessif du type Travail, Famille, Patrie, aux amitiés douteuses, aux soutiens remuants et nauséabonds difficilement planqués derrière des vidéos de chats, aux convictions vert-de-gris habilement camouflées sous une couche de fonds de teint bon enfant habillement étalée par une armée de communicants sans états d’âmes. Que je sens prête et impatiente de sauter à la gorge d’une Marianne déboussolée.
On peut se dire, pour se rassurer et ainsi ne pas voter, que les deux seront mal renforcés après des élections législatives laissant une chance à l’ancien monde de se refaire, dont les partis tiennent encore les ficelles locales faute d’exister au plan national. A voir.
On peut aussi se dire que les deux profiteront de la loi « Sécurité Globale » (Loi Sécurité globale) inconsidérément votée par un parlement qui ne sait plus lire ce qu’on lui soumet et surtout, ne prend plus le temps de se faire peur en passant de tels textes au jeu de la simulation du genre : et si, demain…, le poussant ainsi dans ses retranchements pour dévoiler les terribles perspectives ouvertes à qui s’en saisirait pour gouverner au pied de la lettre.
Je considère que ce texte scélérat est le portail d’airain rêvé pour un pouvoir de type fasciste qui n’aurait même pas besoin de faire voter quoi que ce soit pour imposer ses quatre volontés. Qui n’aurait pas besoin du parlement pour jouir d’un pouvoir dictatorial offert sur un plateau par l’inconséquence et la pusillanimité de ceux qui nous représentent si mal. Exit le Parlement, entrée des patrouilles bottées, exit le foutoir démocratique, entrée du socialisme national. Bon, j’arrête de paniquer.
Me voici donc contraint, comme en 2017 et pour des raisons encore plus impérieuses vu la progression de la bête immonde qui se sent proche de l’écurie, de voter Emmanuel Macron, plus qu’utilement.
Je n’attends rien de lui, si inféodé à des soutiens obsédés par la seule économie triomphante, que d’empêcher un temps l’avènement d’un pouvoir fasciste dont par le passé, aucun pays ne s’est jamais relevé sans dégâts majeurs. N’en rajoutons pas à notre malheur d’avoir à affronter une crise écologique que nous n’avons pas voulu voir venir malgré d’innombrables signaux, que les sociétés humaines ne sont prêtes en rien à affronter et dont la résolution passera forcément par l’imposition autoritaire de mesures d’économies et surtout par une révolution des esprits qui ne pourrait qu’être retardée par un retour au passé aussi rance qu’immobiliste, à un moment où il faut se bouger plus que jamais. Pour survivre sur une planète enfin respectée.
Face à ce danger, mes états d’âmes ne pèsent guère.
Dernière édition: 20 Avr 2022 17:22 par Daniel Méjean.
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