Manqué ! Une fois de plus, manqué, on ne parlera pas de ce qui nous parait important pour l’avenir de notre pays, on restera à tourner en rond autour de l’immigration, de la sécurité et d’une économie d’économies mal partagées.
Il s’en est fallu de peu, la faute à des candidats évidemment voués par leur audience ridicule à disparaitre quoi qu’il en soit du débat et qui n’ont pas eu le civisme, le mot n’est pas trop fort lorsque notre pays est en danger, de rejoindre les soutiens de celui qui pouvait représenter efficacement la plupart de leurs idées au second tour. Aberrant. Cour de récréation. Disparaissez, bande de crétins !
Côté électeurs, chacun voyant midi à sa porte, il est bien normal que les suffrages se répartissent en fonction des intérêts de chacun.
Il est cependant une catégorie sociale particulière, transversale aux autres et les recouvrant à partir d’un certain âge et qui se comporte avec un esprit de corps faisant fi des appartenances préalables de ses membres : les retraités. Dont je suis.
Ce groupe hétérogène vote en fonction d’un sentiment d’insécurité abondé par les conséquences de l’âge et de la peur croissante de tout changement dans un traintrain quotidien devenu horizon de vie.
Ne me trouvez pas sévère, c’est une simple constatation.
Ils ne lisent certainement pas mes élucubrations, mais j’en appelle tout de même à leur bon sens.
Une élection, surtout la présidentielle, engage notre pays et ses habitants sur un futur qu’ils auront choisi et que beaucoup espèrent riant.
Alors nous, dont les perspectives se rabougrissent, dont les retraites sont assurées, n’interdisons pas des choix politiques plus audacieux aux jeunes générations en votant pour conforter ce que nous avons déjà ou pour faire barrage à des propositions qui ne nous concernent plus au nom d’idées anciennes inadaptées à la société du moment.
Exemple éclatant que celui de la retraite à 65 ans : à quoi bon voter pour des gens qui la préconisent, pensons plutôt aux plus jeunes qui, à cause de nous, se retrouveront à notre âge, contraints de bosser ou plutôt de pointer au chômage vu que le système que nous aurons conforté tend à virer les plus de cinquante ans, trop payés à ses yeux !
Et l’insécurité ? Toutes les mesures promises par les plus à droite n’auront qu’un effet délétère sur la cohésion sociale et la capacité du pays à sortir de ce cercle vicieux. La solution passe par l’éducation et l’intégration, toutes choses nécessitant un temps long qui ne nous concerne plus : votons pour ceux qui préconisent cette voie moins glamour que de taper dans le tas, ne reportons plus au lendemain ce qui doit être débuté aujourd’hui pour avoir un effet dans de nombreuses années, ayons au moins la satisfaction d’avoir tout fait pour que cela arrive.
Ne devrions-nous pas voter pour ceux qui proposent à minima à leurs électeurs de vivre dans un monde aussi protecteur que celui que nous avons connu plus jeunes ? Et pourquoi pas meilleurs ?
En fait, ne votons pas pour nous, votons pour nos enfants, pour les aider à mater un système politico-économique écrasant et inhumain qui n’a de cesse que de rogner les acquis. Au soir de nos vies, ne soyons pas complices de ce scandale parce que notre état de faiblesse et de vulnérabilité nous pousse à avoir peur de l’avenir. Ne le confisquons pas, il n’est plus à nous.
Nous qui n’avons plus le temps, quittons les visions à court-terme pour favoriser des solutions plus longues à mettre en place, nous laisserons ainsi une bien plus belle trace que celle de profiteurs opportunistes indifférents au sort de leurs descendants.

Bonsoir Daniel. Une fois encore, je vais jouer la mouche du coche. Non, l'immigration, la sécurité et l'économie ne sont pas des préoccupations secondaires. Certes, ces questions ne sont pas toujours abordées avec sérénité et rigueur et la justice (mais pas l'égalité) devrait présider à toute discussion en la matière.
Quant aux retraités, avant d'être rattrapé par leur limite d'âge, ils ont bossé et contribué à la prospérité de la France. On ne peut donc aujourd'hui les jeter à la poubelle comme de vulgaires kleenex. D'autant plus, qu'en soutenant la génération d'avant (l'allongement de la durée de vie ces dernières décennies fait que les centenaires ne sont plus isolés) et celle d'après (nos enfants), ou en agissant au sein de diverses associations, ils jouent un rôle prédominant dans cette société rabougrie sur elle-même. Non, je n'ai pas honte d'être retraité !

Je n'ai pas honte d'être retraité et je suis en phase avec ce que tu dis, pas question de les jeter, ils ont un rôle énorme à jouer : je leur demande seulement de penser justement à leurs descendants pour voter en vue d'un futur monde meilleur ! Pas seulement pour leur intérêt immédiat.
D'autre part, les lourds sujets immigrations, sécurité, etc. ne sont pas secondaires mais conséquences d'autres sujets qui méritent amplement qu'on les attaque en priorité d'autant qu'ils n'y aura de résultats que sur le long terme. Là, je parle d'éducation, de services publics, d'équité, etc.
C'est pour cela que je suis triste qu'un plus large débat ne puisse pas avoir lieu avant le second tour. Rêvons un peu, les challengers feront peut-être un effort pour sortir du trou noir immigration-insécurité et s'aventurer là où il y a vraiment du boulot !