Je suis atterré par la bizarrerie surréaliste qu’on nomme « campagne présidentielle ».
Le premier tour grouille de monde, ce qui fait objectivement les affaires des deux candidats les mieux placés. Or, je n’ai pas envie d’avoir encore à choisir entre la peste et le choléra comme en 2017.
Je pense qu’il est urgent d’essayer de sortir des idéologies qui nous ont menés où nous en sommes sans tomber dans le piège tendu par l’extrême droite. Elle est en embuscade depuis des lustres, tapie derrière l’inconsistance de partis traditionnels sans buts de guerre autres que de se maintenir au pouvoir ou plus prosaïquement, de continuer d’exister. Si elle parvient à conquérir le pouvoir par les urnes, je crains que la suite soit moins rose que ne le croient ceux qui seront tombés dans son panneau faute d’une concurrence aussi déterminée. Tapie derrière la candidate, se presse la peste brune.
Elle n’aura même pas besoin d’un parlement à sa botte, elle disposera de tout un arsenal de lois obligeamment votées par ses prédécesseurs qu’il suffira d’actionner sans états d’âmes par le biais de certains serviteurs de l’état qui ne demandent pas mieux qu’un retour à l’ordre musclé. Et là, surprise surprise, on découvrira que la bête immonde est toujours vaillante !
Aussi, il me parait nécessaire d’en venir une fois de plus au vote utile. A la différence des scrutins précédents, cette fois en forme de protestation et de rejet contre un monde politique éclaté en chapelles fortifiées tenues par des autocrates potentiels enfermés dans des convictions indiscutables.
En vue d’enrichir le débat d’avant second tour et de le faire sortir du train-train sécurité/immigration, il parait évident qu’un candidat de gauche puisse y participer, peu importe contre qui il se trouvera, afin que des idées et des propositions peu défendues depuis trop longtemps, puissent réapparaitre dans le discours politique.
Je vais donc voter au premier tour pour le camarade Mélenchon, même si certaines de ses orientations me hérissent le poil : c’est le mieux placé et celui qui peu ou prou, rassemble dans son programme le tronc commun le plus fort de ce que ses concurrents du même bord proposent. J’en ai assez de devoir choisir sur d’infimes variations seulement justifiées par l’attrait de leurs auteurs pour la lumière.
Nos politiques ne sont pas assez sages pour admettre que le second tour d’une présidentielle se joue bien avant le premier et que la dispersion des forces a toujours été synonyme d’échec cuisant. Alors, soyons plus sages qu’eux, nous, les électeurs, qui en avons marre de voir nos voix dispersées en vain entre les chapelles et les obédiences.
Au-delà de nos sensibilités et de nos préférences, comprenons que ce qui sépare ces gens de gauche (sauf peut-être les radicaux de l’extrême, et encore !), ne justifie pas un éparpillement fatal à des idées communes qui méritent amplement le combat de première ligne !
Déni de démocratie, direz-vous ! Certainement, mais pas plus que d’interdire une partie de l’espace de débat en accaparant des idées communes à son seul profit. Une fois un candidat commun élu pour le second tour, il sera toujours temps d’élargir et d’ajuster son ensemble de propositions par une partie de celles de ses soutiens les plus proches. Sans parler de la constitution du gouvernement chargé de leur mise en œuvre. L’important n’est pas d’avoir raison envers et contre tout, mais de mettre en œuvre une politique désirée par la majorité des électeurs. Dans l’intérêt général.
Notre système politique, social et économique est ainsi fait. Si nous n’en sommes pas contents, votons en sorte de pouvoir le remettre en question. Ne votons pas utile, votons efficace ! Sinon, cessons de geindre, nous n’avons que ce que nous méritons.

Je suis complètement d'accord avec ta position Daniel. Les électeurs de gauche doivent voter pour le mieux placé à gauche, à savoir Mélenchon.
Le personnage et certaines de ses positions me contrarient fortement, en particulier sur le séparatisme, la laïcité, Poutine, l'OTAN, etc...
Voter une nouvelle fois utile ça lasse, mais on a pas beaucoup le choix. Cette fois c'est encore faire le barrage à l'extrême droite, mais dès le 1er tour, ça change la donne !

Bonsoir Daniel
Je regrette un peu que tu prennes ainsi part à cette campagne électorale. Heureusement ton lectorat est suffisamment instruit pour faire la part des choses et son choix sans subir de pressions extérieures !
Le Président de la République et ses affidés sont ceux qui ont tendu le piège que tu évoques en laminant les partis de centre droit et centre gauche. Avec pour résultat un choix limité au sortant ou aux extrêmes (sans doute de l'ordre de 50 % des intentions de vote). Quand le choix de l'électeur se limite à cela, on peut penser que la démocratie a du "plomb dans l'aile"...
Cela dit, il n'y a pas de vote utile. Ou plutôt, tous les votes sont utiles...

Dans cette histoire, mon idée est de m'opposer à l'accaparement du débat par un seul camp, ce qui laisse en général pas loin de la moitié de la population orpheline de représentation.
Dans un débat à deux, il est fondamental que les partis soient opposés, sinon, cela ne sert qu'à tourner en rond sans proposer rien d'original.

Bonjour Daniel,
J ai opté ces derniers jours pour ce que tu nommes vote utile. Pro-Jadot jusque très récemment, parce que l urgence climatique est vraiment une urgence à mon avis, je préfère finalement voter pour l homme de gauche qui a le plus de chance de nous offrir au moins un débat critique avec le président sortant...
Bien sûr, ceci n est qu un avis,
Anne