Comme beaucoup, j’observe attentivement la montée en puissance de la campagne présidentielle. Ce qui, justement en matière de montée, me pousse plutôt la moutarde au nez.
Apparemment, le contexte pandémique, la continuation des grandes gesticulations genre COPxx et autres déclarations d’intentions hypocrites, n’ont pas changé grand-chose à l’évolution du monde et encore moins aux esprits de nos champions encartés on ne sait plus à quoi.
De leurs programmes de gestionnaires de crise empoissés de pensée libérale décomplexée, il ressort que l’économie fait plus que jamais la loi, le repli identitaire servant de cache misère à une stérilité politique aussi endémique que chronique.
Je constate qu’il n’est toujours pas question de prendre en compte les sans grades qui au fond, sont les seuls rouages essentiels de la création de valeur. Dans le respect des règles d’airain de la pensée citée plus haut, on continue joyeusement à fermer des usines devenues inutiles au gré des évolutions de l’industrie, de fermer des hôpitaux, de sous-payer ceux qui s’occupent des inutiles de l’utilitarisme immédiat, c’est-à-dire essentiellement les enfants, les vieux et les malades.
Toutes les évidences qui nous ont sauté à la figure du fait des événements récents sont restées lettres mortes et n’ont pas infléchis le moins du monde les politiques inhumaines qui gouvernent l’économie. Le monde poursuit sa course folle des chemins si terribles que l’intense propagande dont nous sommes inondés peine à en camoufler l’infamie.
La migration du capitalisme industriel au capitalisme financier ne devrait plus faire le moindre doute, celui qui se modérait pour épargner et pérenniser les travailleurs créateurs de valeur ayant perdu la partie face à celui qui n’envisage plus le monde et ceux qui l’habitent qu’en d’inépuisables mines de profits sans se soucier un instant du lendemain.
On dirait que l’algorithme qui nous est imposé comporte une fonction majeure de type « GOTO » primant sur tout et qui, à la fin de chaque cycle, renvoie inexorablement à son début sans possibilité de sortir du cercle vicieux ! On dirait que ça boucle !
Ainsi, les maigres propositions émergeant du galimatias des débats inachevés de la campagne en cours, tournent encore en rond autour des mêmes antiennes connues de tous pour être sans issues, les candidats s’obstinent à promouvoir le pire par lâcheté ou par conviction en dépit de la casse sociale, du saccage des services publics, de notre environnement qui part en vrille et du gaspillage insensé des ressources naturelles en gesticulations et productions inutiles.
On se focalise sur les immigrés présumés coupables de tous nos maux à commencer par l’abus de notre modèle social alors qu’on ferait mieux de s’occuper de mater la délocalisation financière du travail qui le détruit bien plus rapidement et méthodiquement.
Je n’entends personne parler d’une économie qui créerait de la valeur sociale en donnant une place à chacun dans une société plus égalitaire, en évacuant du système marchand tout ce qui touche à la vie des gens. Bien au contraire, on nous annonce encore des tours d’écrous épargnant toujours les même en faveur d’une explosion d’inégalités sociales déjà bien assez intolérables aujourd’hui !
Les mutations industrielles dans l’automobile, l’aéronautique, pour ne parler que des plus évidentes, ne tiennent toujours pas le moindre compte des pénuries à venir et se cantonnent à nous faire croire au maintien éternel d’un mode de vie délirant devenu un modèle pour toutes les populations de la planète qui en avaient jusque-là été privées ! En ce sens, nous avons ouvert une boite de Pandore bien funeste pour la communauté humaine embarquée dans la même galère n’en déplaise aux crétins qui imaginent pouvoir tirer leur épingle du jeu d’un chaos qui n’épargnera personne.
Alors que faire pour renverser la vapeur et nous imposer des renoncements tenus pour inacceptables dans la doxa du moment (« Maudite liste » du 8 novembre 2021) ? Que faire pour revenir sur des acquis jugés indiscutables alors qu’ils mettent notre survie en cause ?
Rêver d’une prise de conscience qui ne saurait être universelle pour cause de disparité de traitement des peuples ? Imaginer un gouvernement du monde assez fort pour nous faire avaler une décroissance contraire à toute l’histoire humaine ? Laisser faire à la mode ultralibérale qui prétend que tout se régule de soi-même ? Accepter une fois de plus que l’humanité se livre à une de ces convulsions majeures dont elle a le secret pour franchir des caps trop terrorisants pour elle, au risque cette fois de sa disparition vu leurs dimensions mondiales et l’immense pouvoir destructeur auquel nous sommes parvenus ?
Il existe de belles solutions. Comme bien d’autres, je n’arrête pas d’en proposer, pas plus irréalistes que cela. Mais pour l’instant, j’ai l’impression que cela ne me sert que de moyen de ne pas boucler moi-même !