Les apôtres de la mondialisation avaient-ils conscience de ses conséquences ?
Je préfère en douter pour ne pas désespérer de l’espèce humaine.
S’il s’agit de permettre aux gens de divers pays de se rencontrer, de découvrir d’autres horizons, d’autres manières de vivre, d’autres cultures, de mieux se connaitre, alors, c’est une excellente idée car on n’a d’autant moins envie de taper sur quelqu’un qu’on le connait bien.
S’il s’agit de permettre aux marchandises des circuler librement, cela devient plus délicat, cela entraine des conséquences rejaillissant sur tous : micmac incessant, environnement souillé, gaspillage énergétique, au moins.
S’il s’agit de permettre au fric, qui est aussi une forme de marchandise à la base, d’aller et venir d’une poche à l’autre à vitesse hypersonique, cela devient carrément du délire ! C’est le rêve enfin accompli du grand marché libre cher à Milton !
Je ne peux que constater le désastre causé par la levée de toutes les limites à commencer par un nivellement social par le bas lié à la mise en concurrence de gens qui n’auraient jamais dû en découdre sur ce plan-là, vivant dans des conditions, dans des lieux et sous des régimes totalement différents.
Lorsqu’on ose parler d’une marche arrière vers plus de contrôle, les anathèmes et les menaces d’excommunications se mettent à voler en escadrilles, jamais dans l’histoire de l’humanité une idéologie n’a eu une telle emprise sur autant de gens aussi divers. Mondialisation + néolibéralisme = échec et mat pour nous, les gens.
Sachons que ceux qui en profitent se gavent d’une façon si cosmique qu’ils sont prêts sans état d’âme à déclencher une guerre nucléaire contre tout empêcheur d’accaparer.
Avec un tel arrière-plan, il est facile de comprendre que tout le remue-ménage local, grèves, gilets jaunes, etc. n’a aucune chance d’aboutir à une quelconque évolution. Je crois même que la tendance actuelle de certains de nos concitoyens à ne plus jouer ce jeu ne pèsera pas plus que cela parce que justement trop locale… Allez en parler à ceux des pays en voie de développement (vers quoi, d’ailleurs ?) qui rêvent de rattraper notre niveau de vie, ils vous enverront bouler !
La mondialisation néolibérale s’oppose à tout progrès social, c’est un fait avéré par la simple observation de la patiente destruction de tout ce qui pouvait protéger les travailleurs, lois, règlements, syndicats, au profit d’une confrontation perdue d’avance des plus faibles aux plus forts.
De plus, les dés sont pipés : les poids lourds économiques que sont les USA et la Chine trichent éhontément en s’opposant à la mondialisation des échanges quand ça les arrange et en pestant contre les petits s’ils osent parler de refermer leurs frontières. C’est pour moi la preuve de l’ignominie d’un truc qui n’est que l’officialisation de la loi du plus fort.
Qui aura le premier le courage de refermer ses frontières, non pas aux gens, mais au micmac économique ? Qui osera faire un pied de nez aux dominants invisibles qui règnent sans partage sur nos vies sans qu’on ne leur ait rien demandé ?
J’entends déjà les cris d’orfraie des libéraux orthodoxes que j’invite à revoir leurs câblages cérébraux défectueux, de ceux qui vous poussent à dénier la réalité observée.
Le progrès social ne peut s’épanouir que dans le sein d’une société étanche aux vases communicants qui entendent l’aligner à moins bien lotis et s’il épouvante les mondialistes fanatiques, c’est par sa force d’exemple qui pourrait donner des idées à ceux qu’ils maintiennent sous leur joug.