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Source : CNIL

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SUJET : Savoirs glissants

Savoirs glissants 03 Aoû 2021 16:14 #2214

Il y a quelque temps, j’avais écrit à propos de l’écriture (« Écriture », 4 juin 2019), la présentant comme une invention permettant de figer l’oralité à un instant t et donc de créer le temps comme une mesure de la profondeur de nos histoires, mais aussi, au-delà de sa fonction sociétale, de permettre l’individualisation des humains par la conservation de leurs idées et pensées dans toute leur complexité et leurs contradictions.
Grâce à ce support physique, concret, nous avons pu accéder aux modes de pensées de nos ancêtres, mesurer le temps écoulé, appréhender le champ de leurs connaissances et ainsi identifier clairement les étapes sur les chemins menant à nous et à notre culture contemporaine.
Je me demande cependant comment feront nos descendants pour comprendre notre temps.
Par exemple, au début de ma carrière entre autre de dessinateur industriel, l’encre de Chine et le papier régnaient en maitre, les gros problèmes étaient à la fois le temps passé à créer des plans et la diffusion de ce travail à ceux qui l’attendaient pour faire le leur.
Ensuite sont apparus les ordinateurs et les logiciels de dessin assisté, à la complexité et à la potentialité croissant d’une version à l’autre.
En fin de carrière, il m’était donc possible de faire beaucoup plus, bien mieux, avec des prolongements inimaginables des années plus tôt, mais comme rien n’est parfait dans le monde des humains, j’ai commencé à me heurter à certaines difficultés dont certaines me paraissent rédhibitoires.
La vitesse de développement de ces nouvelles formes d’écriture – le dessin industriel en est une – a été tel, que mes premiers travaux numériques ne sont plus lisibles avec les logiciels du présent, qu’ils sont sauvegardés sur des supports obsolètes aux durée de vie trop courtes (pensez aux disquettes pour ceux qui s’en souviennent !) dont les lecteurs ont disparu sauf dans certains musées !
Second écueil, la facilité engendrée par ces systèmes est telle que la production de plans a fini par dépasser la capacité d’absorption d’opérateurs qui ne peuvent plus tout digérer car de moins en moins bien formés et de moins en moins nombreux, d’où multiplication des désordres.
Élargissons à présent ce constat à un domaine plus général en nous intéressant au web dans sa fonction de support de savoirs, pour nous poser les mêmes questions que plus haut : qu’en est-il de la pérennité de ce corpus de dimension cosmique, qu’en est-il des géographes d’un nouveau genre chargés d’en dresser les cartes, qu’en est-il des apprentissages indispensables pour les lire et ainsi trouver ce qu’on est venu chercher et résister aux tentations rencontrées en chemin, qu’en est-il de la source d’énergie nécessaire au fonctionnement de ce dispositif qui s’est imposé comme le dépositaire de tous nos savoirs, bien qu’aussi évanescent qu’une flamme de bougie ?
Nos cultures contemporaines sont otages de l’électricité. Si elle disparait soudainement ou même devient plus rare, nous devrons revenir à ce qui aura bénéficié d’un support matériel directement intelligible à nos cervelles qui n’ont pas changées depuis le paléolithique ancien ! Leurs véritables mémoires seront leurs dernières traces concrètes et intelligibles, anciennes de la durée du règne des mémoires virtuelles ! Marche arrière toute ! Bon, je me fais peut-être peur pour rien ?
Un autre danger me préoccupe dans ce même univers : sa mouvance ! Les contenus du web peuvent être mis à jour à la moindre évolution des connaissances, ils constituent un savoir glissant. Excellent pour surfer à la crête de la vague. Mais comme sur l’océan, il n’y a plus de chemin, on est perdu au milieu de nulle part, on ne sait plus d’où l’on vient et par conséquent, où l’on va ! Qui ira fouiller dans les sauvegardes successives qui doivent bien exister quelque part ? Quelque part, c’est-à-dire le fameux cloud ne vivant lui aussi que d’électricité.
Cloud : ce seul mot devrait nous faire peur ! Notre monde est bâti sur des nuages, du vent et de la vapeur d’eau alors que la connaissance est faite de champs, de chemins et de carrefours !
Rien d’étonnant au royaume mondialisé des individus libres sans passé ni avenir, jouissant d’un présent éternel dans le confort d’une pensée unique qui s’évaporera bien plus vite que les hiéroglyphes !

Savoirs glissants 03 Aoû 2021 17:48 #2215

Ah le "Cloud", le nouvel incontournable de l'informatique, l'eldorado pour les GAFA !
L'activité de librairie en ligne d'Amazon est déficitaire, il font leur profit uniquement avec l'hébergement de données (le cloud), c'est le plus grand hébergeur mondial parce qu'ils ont eut l'infrastructure bien avant tout le monde.
Plus proche de nous c'est vrai que l'informatique tout en étant incontournable est bien fragile. Je viens d'en faire l'expérience récemment lors d'une randonnée en montagne. Mes co-randonneurs étaient équipés de leur smartphone avec l'appli qui va bien (strava, iphigenie) avec une batterie additionnelle bien sûr.
Moi j'avais la carte du coin, une boussole. Pas de problème de smartphone déchargé, pas de soleil sur l'écran qui fait qu'on ne voit plus rien, une vue plus large en dépliant la carte. D'accord on a pas la position réelle donné par le GPS sur la carte, mais apprendre à lire une carte c'est bien aussi...
  • Christian Gravelin
  • Portrait de Christian Gravelin

Savoirs glissants 05 Aoû 2021 06:11 #2216

Savoirs glissants, as-tu intitulé ta chronique ! Il est vrai qu'internet est un puits sans fond d'informations et de savoirs. Mais avec l'inconvénient majeur de tout mélanger : les vraies informations (celles qui ont été vérifiées) et les autres (notamment les "fakes" - quel horrible mot !). Se pose alors la question de la crédibilité de l'ensemble. Comment faire confiance à cet outil si un pourcentage significatif de données qu'il contient sont fausses ? Comme tu le dis, on bâtit sur du sable. Avec pour résultat, une société fragile qui ne sait plus faire rouler ses trains dès qu'il y a 10 cm de neige, qui est liée au fonctionnement aléatoire de réseaux divers et qui s'arrête dès qu'un poteau électrique est mis à bas par une tempête par ailleurs de plus en plus fréquente.
  • farjaud
  • Portrait de farjaud

Savoirs glissants 05 Aoû 2021 14:36 #2217

Quitte à passer pour un incorrigible rétrograde, je suis obsédé de façon chronique par une question métaphysique fondamentale : « et si on n’a plus de piles, on fait comment ? »
A vos réponses, il me semble que je ne suis pas le seul à m’inquiéter de l’immense vulnérabilité découlant de notre allégeance aveugle à toutes les technologies qui passent dans la région (comme dirait Manset !).
Tout est devenu tellement compliqué que personne n’est plus capable sur cette planète, de dominer entièrement les tenants et aboutissants de la plupart des grands systèmes dont nos vies dépendent, de connaitre tous les recoins secrets de logiciels crées par le travail de milliers de programmeurs qui auraient besoin de millénaires pour tester à fond ce qu’ils ont imaginé, de comprendre comment fonctionne un avion de ligne descendant pourtant en ligne directe d’un machin de bambou et de papier de soie !
Nous ne savons même pas comment et pourquoi fonctionnent nos téléphones mobiles ! Nous vivons une époque où la démarche créative menant à un artefact quelconque s’est complètement déconnectée de l’usage qui en est fait. L’ignorance technologique et scientifique de la plupart d’entre nous, ne dérange en rien l’attrait pour ces merveilles qui nous simplifient tant la vie.
Et nous prennent en otage. Imaginez, si un jour, on n’a plus de piles ?...

Savoirs glissants 05 Aoû 2021 14:48 #2218

Savoirs glissants pour savoirs incertains, oui, mais pas seulement.
Je m’inquiète aussi des chemins ayant menés à la connaissance, qui sont souvent aussi signifiants que la connaissance elle-même.
Une encyclopédie en ligne comme Wikipédia, dont j’use et abuse, est précieuse en ce sens qu’elle est le plus souvent up to date, parfaitement à jour, mais hélas au prix de ce fameux glissement qui, par exemple pour les articles d’histoire, science humaine particulièrement évolutive en fonction du hasard des découvertes la nourrissant et de la manière de l’aborder, peuvent présenter aujourd’hui un fait d’un point de vue radicalement différent de celui d’hier. Là, il est nécessaire de conserver la vision d’hier pour mieux saisir la relativité de l’approche.
La recherche de la connaissance est une sorte de fuite en avant dont on doit conserver le sillage au risque de perdre tout repère. Comme une comète dont la queue montre le chemin. Je crois qu’on doit aborder tout savoir avec d’abord un esprit de géographe !
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