Quelques observations et réflexions au préalable d’une quatrième vague pandémique à laquelle les médias nous préparent à petites touches depuis quelques semaines avant que le chef de l’État n’enfonce le clou une bonne fois lundi dernier.
Je ne reviendrais pas sur les valses hésitations autour de la vaccination de masse, les laissez-passer sanitaires, les délires complotistes et autres dérapages, repoussant toute l’actualité mondiale au rang anecdotique des chiens écrasés.
Ce qui m’inquiète derrière ce bruit de fond assourdissant, c’est de constater que malgré un certain nombre de démonstrations par l’absurde à grande échelle, rien n’a changé dans le monde.
Cela me rappelle un film des années 50, « La guerre des mondes », tiré de l’œuvre d’Herbert George Wells, décrivant l’invasion de la Terre par des Martiens aux moyens tellement supérieurs aux nôtres que les dirigeants du monde en viennent à user de la Bombe contre eux. En vain, point de bascule de l’histoire où l’humanité sombre dans le désespoir avant d’être sauvée in extrémis par nos bactéries et virus familiers.
Ce Covid est comme la Bombe du film, on a tous cru qu’il serait le coup de pied au cul salvateur, mais non, cruelle déception, nous sommes Grosjean comme devant ! Nous, je veux dire les gens, nombreux, qui espéraient en une prise de conscience indispensable à toute remise en question du modèle sociétal qui nous mène droit au chaos.
La course à l’armement se poursuit de plus belle, l’Asie et l’arc Pacifique nous promettant dans un futur hélas trop proche, un de ces conflits dont nous avons le secret et qui semble manquer dans le bilan des générations occidentales du temps de paix post seconde guerre mondiale, comme si la notion de destruction créatrice, quittant l’économie, devait s’appliquer aussi aux sociétés humaines.
Les espoirs d’orientation de nos vies vers une plus grande frugalité ont été essorés par les contorsions de l’industrie automobile prompte à retomber sur ses pattes avec les véhicules électriques réellement aussi gourmands en ressources que les précédents, les constructeurs d’avions de leur côté prévoyant déjà une augmentation de leurs cadences de production tout en nous amusant avec une commedia dell’arte autour des avions électriques se jouant de la gravitation universelle !
Dans le domaine de la vie quotidienne, les différents reculs des dirigeants politiques sur le terrain des bidouillages biochimiques dans l’agriculture et l’élevage n’augurent pas du moindre changement d’orientation avant des lustres.
Les bataillons de scientifiques s’échinant à étudier l’évolution alarmante du climat peinent à imposer les résultats de leurs recherches pourtant de plus en plus irréfutables, qui sont considérés comme des opinions ne valant pas plus que d’autres par nombre de gens qui ne supportent pas de voir remise en question leur façon de vivre, fut-elle une impasse pour la planète entière.
Dans le même temps, on voit des milliardaires assumant sans complexes leurs fortunes indécentes, se chamailler pour savoir qui ira le plus vite le plus haut dans une débauche assourdissante de mégajoules qui partent en fumée dans un ridicule concours de zizis.
Le bon sens et la décence semblent avoir déserté notre monde malgré cet avertissement pandémique en forme d’opportunité pour changer de cap juste à temps, avant l’irréversible.
Il ne s’agit pas pour moi d’apparaitre catastrophiste mais de rappeler inlassablement que notre lourde empreinte sur la Terre n‘est pas sans conséquences pour les générations à venir qui n’auront de cesse de vouer notre inaction et notre inconséquence aux gémonies tout en peinant, les pieds dans l’eau, à respirer un air surchauffé et nauséabond.
A ce titre, la gestion de la crise pandémique est emblématique de l’incorrigible humanité, passée par un démarrage calamiteux au moment où il fallait frapper fort, suivie d’une série de suspensions de toutes activités au risque d’un effondrement général contenu artificiellement par les planches à billet, sur fond de contestation des bienfaits connus de la vaccination ici considérée comme une atteinte intolérable aux libertés et moyen de contester l’autorité des gouvernements élus !
On sait ce qu’il faut faire pour sortir du marasme, mais on ne le fait pas, comme lorsqu’on répond à autre chose qu’à la question posée par un référendum.
La boussole de l’intérêt général me semble avoir grand besoin d’une grosse révision et d’un rappel de son mode d’emploi, pour le moins !