Un article parmi d’autres sur le même sujet dans divers journaux, paru dans « Le Progrès » du 16 mars 2021, page 7, sous la rubrique »Entreprise » m’a bien fait rire. Même si c’était un rire nerveux, voire un peu jaune.
Il était question de l’éjection d’Emmanuel Faber de son poste de directeur général de Danone, après celle de son précédent poste de président directeur général.
En général, c’est la presse économique qui rapporte ce genre de manœuvre. Cette fois pourtant, la presse généraliste s’en est aussi émue parce que cet homme était, je cite « connu pour défendre un capitalisme libéré du court-termisme, plus vert et plus social ». Peut-être aurait-elle dû plus tôt se préoccuper de ce que cachaient de telles convictions, aussi inattendues de la part d’un cador de la World Company qu’un discours pro-mariage gay venant du Pape !
L’intérêt d’un tel événement est de montrer le vrai visage de folie du système néolibéral démasqué en mettant une bonne fois pour toutes les points sur les i à ceux qui n’auraient pas encore compris le danger qu’il représente pour le Monde et ceux qui l’habitent !
Il faut dire qu’avec un tel programme, l’homme avait toutes les chances d’être flingué à la première occasion par le peloton d’exécution qu’il avait lui-même constitué !
Au yeux de ceux qui l’avaient mis en place, il avait totalement pété les plombs et perdu de vue que le but ultime du capitalisme chéri des actionnaires est d’extirper des entreprises le maximum de dividendes le plus vite possible et par tous les moyens ! Cet ogre n’entend rien au « social », encore moins au « vert » et le mot « limite » ne fait pas partie de son vocabulaire ! Je me demande d’ailleurs, comment il est arrivé à un tel poste avec de telles promesses ? Un moment d’absence du conseil d’administration ?
Le sortant est remplacé par un duo intérimaire en attendant l’arrivée d’un nouveau directeur général « d’envergure internationale » : j’adore l’euphémisme ! En fait, entendez par là un disciple de Saint Friedman et de sainte Thatcher qui va revenir à plus d’orthodoxie et administrer une purge d’enfer aux malheureux employés qui devront en faire encore plus à beaucoup moins vu les licenciements qui se profilent et qui ont déjà conduit la Bourse à un orgasme de 5% en une seconde !
Une fois le nom connu, Gilles Schnepp, ainsi que le pédigrée du nouvel homme fort, tout le petit monde feutré des grands profiteurs a été rassuré ! Fin de l’aventure.
Pendant les travaux de la Covid, alors que rien n’est réglé pour personne, la fête continue chez les robots de la haute finance ! C’est bien la preuve que leur empire est totalement déconnecté des réalités de l’économie qui est en train de crever, qu’il est même son plus grand ennemi en sacrifiant à l’autel de l’accaparement sans partage, ceux qui créent la valeur, c’est-à-dire les travailleurs toutes catégories confondues.
Comble du comble, en agissant de la sorte, les apprentis-sorciers tomberont de l’arbre avec la branche qu’ils s’ingénient à scier en n’ayant d’yeux que pour le veau d’or.
A croire qu’ils ont du yaourt à la place de la cervelle !