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Source : CNIL

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SUJET : Indécence, quand tu nous tiens !

Indécence, quand tu nous tiens ! 12 Mar 2021 09:46 #2157

Depuis quelque temps, même s‘ils ont trainé durant des années, voire des décennies, les jugements sanctionnant les actes de politiciens pris la main dans le sac s’alourdissent de façon notoire.
Il semble que la Justice ait pris petit à petit la mesure de l’exaspération et de l’attente citoyenne trop longtemps foulée aux pieds par ce qu’on peut qualifier d’impunité pour les fautes commises dans l’exercice d’un pouvoir issu des urnes. Ou pas.
Par contre, cette prise de conscience ne semble pas avoir atteint les accusés reconnus coupables et sanctionnés en proportion de leurs errements. La réaction récente d’un ancien président de la République, excusez du peu, à l’énoncé d’un verdict longtemps repoussé par la force d’une défense aux moyens illimités, est emblématique de l’arrogance et de la perte de repères de la classe politique.
J’ai entendu quelques extraits de ses diatribes contre les juges vendus à je ne sais quels ennemis fantasmatiques et comme beaucoup, j’ai été totalement scandalisé d’une telle indécence.
Qu’un tel personnage, élu pour représenter la République et ses institutions en arrive à les fouler aux pieds, même à les menacer en les soupçonnant de partialité une fois condamné pour avoir sali sa fonction, confirme une bonne fois pour toute notre fragilité et notre incapacité à résister au pouvoir qui finit toujours par l’emporter, à l’usure. Nous y revoilà !
Combien sont-ils, armés des meilleures intentions et des ambitions les plus hautes, qui ont sombré dans les pires turpitudes pour être sûrs d’arriver à leurs fins ?
Innombrables si on en juge toutes les expressions imagées entourant cette fatalité qui ne touche pas que les politiques, loin de là !
« Qui veut la fin, veut les moyens » et tant pis pour la conscience.
« On ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs » le bonheur des uns sur le malheur des autres.
« Ici, il n’y a pas de pourquoi » le pouvoir pur se passe de justifications.
On ne peut tout de même pas prétendre n’avoir pas été prévenu du danger ! Et pourtant, rien n’est fait jamais pour ne pas aller s’y vautrer ! C’est que la place doit être bonne !
N’étant pas très amateur de séries télévisées, j’ai cependant regardé avec attention et intérêt l’une des plus intéressantes diffusées ces dernières années, emblématique des jeux de pouvoir qui agitent les sociétés humaines, ici fictives : Game of Thrones.
Sa conclusion en fin de saison 8 a soulevé maintes polémiques parmi les fans tous devenus scénaristes comme les fans de football deviennent tous sélectionneurs. Pourtant, une fois nettoyée de toute son emphase cette fin pleine de noirceur me parait illustrer parfaitement mon propos sur le pouvoir.
Pour résumer simplement, on assiste à une lutte à mort entre deux femmes, l’une animée d’une malveillance et d’une haine inextinguible, prête à tout et au pire pour régner sans partage, l’autre, forte de sa haute naissance, de la volonté de revenir dans son royaume perdu pour un nouvel Age d’or et de paix. Cela dure un certain nombre d’épisodes et de péripéties qui nous amènent à une confrontation finale en forme de Crépuscule des Dieux en pire. Car, pour triompher de la méchante, la gentille doit se dépasser et une fois la victoire acquise, ne peut plus s’arrêter et use de son pouvoir devenu absolu pour écraser ses derniers ennemis plus que de raison. Seul celui en qui elle semblait encore avoir confiance et qui pouvait encore l’approcher, saura la libérer de cette malédiction qui l’a poussée hors du champ de l’humanité en la tuant. Il s’exilera ensuite volontairement pour ne pas sombrer à son tour dans de tels excès.
Donc ici, pas de rémission, pas de happy-end mais le constat terrible d’un mal sans recours. Pour atténuer cette noirceur, les scénaristes ont choisi de montrer qu’une fois l’ère des reines passée, le pouvoir nécessaire à la renaissance des royaumes saccagés passera par un pouvoir collectif, ici celui d’un groupe de protagonistes de second plan aux parcours et mentalités diverses pouvant présenter une meilleure résistance à la corruption. Il y a donc toujours de l’espoir, mais il restera toujours sur le fil du rasoir …
Dans la fiction comme dans la réalité, à partir d’un certain temps d’immersion dans les sphères du pouvoir, on s’égare complètement et on devient capable avec la plus grande indécence, de brûler sans le moindre état d’âme ce qu’on avait défendu bec et ongles !
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