La fin de mandat de Donald Trump sombre dans le Grand Guignol. Ne serait-ce que les malheureuses victimes des récents événements de Washington, on pourrait en rire.
Voir le plus grand tout ce que vous voulez - rayez la mention inutile - pays du monde, sombrer dans le ridicule d’une fin de règne où le déni de réalité planqué derrière le faux-nez du conspirationnisme échevelé voire hirsute (cf. l’allure de certains protagonistes de l’assaut sur le Capitole au look de vikingo-amérindien azimuté !) le dispute à la mise en scène d’une personnalité dont le nombril n’a pas encore connu de révolution copernicienne !
Cette espèce de foire sauvage révèle ce qu’est devenue l’Amérique à force d’individualisme, de communautarisme, de religiosité mal dosée : une mosaïque d’intérêts contradictoires aux structures binaires s’opposant à tout compromis dans l’application fanatique d’une forme de non débat pour cause de divinisation des égos !
Difficile d’imaginer comment cette société désagrégée va évoluer dans le futur proche, sous la houlette d’un nouveau président, Joe Biden, pur produit de l’establishment mondialiste dont les trumpistes voulaient se débarrasser … Nous sommes donc bien parti pour une guérilla permanente en forme de crypto-guerre civile, qui bien sûr épargnera les possédants surréalistes bien abrités derrière leur précieux statut de modèles d’une vie néolibérale réussie : accaparement des fruits du labeur d’autrui et mépris des perdants, quelles belles perspectives !
Par ailleurs, je crains que ce modèle de démocratie (!) en forme de statut du Commandeur, ne soit dangereusement fissuré, les images ravageuses de l’invasion du Capitole n’ayant pas tardé à faire rigoler toute la planète des modèles de vertu, genre mollah iraniens et autre bouffi de pouvoir nord-coréen. Et pleurer le reste.
Belle leçon sur la fragilité de nos modèles politiques, à la merci du premier camelot venu pourvu qu’il vende du rêve bon marché bien aidé par l’élévation d’âneries alternatives au rang de vérités révélées. Nous pouvons nous faire beaucoup de soucis alors qu’une part de plus en plus grande de la population réfute même les évidences les plus éclatantes au profit de thèses délirantes et invérifiables. On en sera bientôt à contester la gravitation universelle comme l’illuminé qui voulait vérifier que la Terre était bien plate en allant voir de plus haut dans une fusée de son invention qui bien sûr l’a aidé à finir chaleur et lumière … La physique est définitivement têtue.
Nous assistons à un retour en force de diverses formes de fanatismes et d’obscurantismes qu’on croyait enfouis dans les ténèbres de l’histoire. Deuxième belle leçon sur la fragilité des acquis qui demandent en permanence la plus grande énergie pour se maintenir à flot contre les tempêtes rétrogrades.
Ces constats qui nous bousculent dans notre train-train doivent nous inciter à résister urgemment, plus nous tarderons, plus nous devrons déployer d’énergie pour en venir à bout.