Pandémie à rebondissement que la Covid. Cette petite chose est parvenue à mettre le monde à ses genoux et au moment où on nous annonce avec tambour et trompettes l’arrivée des premiers vaccins, elle nous rappelle que sa nature est de muter sans cesse dans une fuite en avant chaotique, véritable défi pour nos esprits planificateurs qui y perdent leur latin.
Les fêtes de fin d’année nous promettent inéluctablement une troisième vague à laquelle il faudra bien s’opposer, entrainant à nouveau un cortège de mesures aussi difficiles à fonder sur des certitudes inexistantes que difficiles à accepter pour des sociétés harassées aux économies sous perfusion et aux individus aussi déprimés que révoltés.
C’est bien le manque de visibilité sur l’avenir proche qui achoppe. Nous vivons sous un régime néolibéral faisant miel du court-terme et voici qu’il se dérobe ! Sans le secours de l’État, ennemi intime, qui fait tourner la planche à billet comme jamais, les bourses seraient depuis longtemps satellisées !
Aussi est-il bien difficile d’accepter que ce répit qui débouchera peut-être sur une rémission et une reprise de contrôle du bateau ivre, soit gâché en querelles byzantines opposant les égos des diverses factions de nos élites à propos de ce qu’il aurait fallu faire hier, faire aujourd’hui et pourquoi pas demain !
Tout ceci parait bien vain au moment où ce virus malin s’ingénie à remettre une couche d’incertitude, poussant notre pays et ses voisins à prendre des mesures encore et encore s’opposant à des chaines de contamination qu’il parait impossible de rompre sans enfermer tout le monde chez soi.
Connaissant notre situation à l’instant t, repensez à tout ce que vous avez entendu sur les chaines d’information, de votre plein gré ou non tant la Covid écrase toute autre forme d’information, à tous ces débats d’experts ou non qui, à force de surenchères ont fini par rendre la réalité turbide à un point tel que le complotisme le plus débile apparait comme une option !
Que de temps et d’énergie perdus dans ces luttes dérisoires alors que les arguments des uns et des autres sont contredits par les faits.
Au moment où les pays voisins présentés comme des parangons de vertus par les contempteurs des pouvoirs locaux, prennent de nouveau des mesures draconiennes et souvent sans préavis pour contrer de nouvelles avancées virales, observez combien les arguties dont nous sommes épuisés paraissent dérisoires, combien les autorités de tous les pays se trouvent contraintes de réagir dans l’urgence sans forcément avoir d’idées de manœuvre faute d’appréciation solide d’une situation qui évolue sans arrêt, les comportements du virus et de leurs administrés étant imprévisibles en grande partie.
Plus de modestie et de retenue me semblent nécessaires pour délivrer un message intelligible à la partie réputée intelligente des protagonistes qui en a assez des imprécations, des mensonges, des contradictions et autres incohérences qui obèrent profondément les relations avec les autorités.
Alors que l’urgence commande et qu’en la circonstance il est bien difficile de gouverner, évacuer du débat les intérêts personnels et autres arrière-pensées politiques ne me semble cependant toujours pas d’actualité alors que le carriérisme et l’ambition s’opposent à tout courage politique. Le dérisoire semble bien difficile à déboulonner sans une remise en question vertigineuse de nos institutions dont la résilience semble pourtant sans autre limite que notre patience.