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Source : CNIL

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SUJET : Le service national, un modèle du vivre ensemble

Le service national, un modèle du vivre ensemble 02 Nov 2020 14:51 #2116

Dans le cadre d’un travail de mémoire comme on dit aujourd’hui, je suis, avec quelques camarades, plongé depuis plusieurs années dans les archives des régiments d’infanterie que nous avons connus durant nos périodes militaires : le 99e RI basé à Sathonay-Camp dans le Rhône et son dérivé de réserve, le 299e RI.
En ce moment, nous explorons la période allant de la fin de la guerre d’Algérie à la suspension du service militaire, les régiments ayant été dissous en 1997. Après avoir beaucoup travaillé sur les soldats mobilisés à l’occasion des grands conflits, nous retrouvons les appelés du contingent, dont certains de nous ont aussi été. Deux mondes bien différents.
Les sources historiques proviennent essentiellement d’archives détenues par l’amicale régimentaire mais surtout de documents et souvenirs personnels provenant des acteurs, militaires d’active, appelés ou réservistes. Leur étude et interprétation se sont révélées pleines de surprises, même pour nous qui avons vécu ces périodes. En fait nous avons découvert un univers bien plus cohérent qu’il n’y parait, au sens du rôle sociétal de cette obligation dont, malheureusement, le sens profond s’était perdu avec le temps et avec la fuite organisée et tolérée des jeunes des classes favorisées, sans parler du fait qu’elle ne touchait que les garçons.
Sa dimension militaire n’était pas anodine, représentant des dizaines d’unités de toutes de toutes composantes, constituant une masse de manœuvre apte à défendre notre pays en cas d’agression, le temps que la mobilisation générale soit effective. Rappelons aux plus jeunes que durant la période considérée, la guerre froide pesait sur le monde, un soudain conflit généralisé n’étant pas une simple hypothèse d’école.
Au plan économique, cela représentait des centaines de milliers de soldats et de cadres formés dans de nombreuses écoles, un colossal parc immobilier ainsi que des montagnes de matériels de toutes sortes, des chaussettes aux chars d’assaut, un incessant micmac ferroviaire, etc. Un énorme budget donc. Mais aussi un investissement sur l’avenir.
Cette période bloquée de douze mois aidait les chères têtes blondes à se transformer en soldats de la République (et certainement pas en une bande de prétoriens ennemis de cette même République comme le proclamait une certaine propagande dont l’origine ne faisait aucun doute !), en vivant pour cela d’une manière radicalement différente de ce qu’ils avaient connus dans leurs famille et à l’école.
Pour la plupart, c’était un déracinement puis la découverte de la vie au grand air, souvent dans des conditions très rudes, de la vie en communauté avec tout ce que cela suppose de contraintes, de corvées, parfois d’injustices, mais aussi de tolérance et de la rencontre des autres dans leur quotidien, leur originalité. C’était, à l’occasion d’innombrables épreuves physiques le plus souvent collectives et exigeant le plus grand engagement personnel, la découverte d’une solidarité transcendant les intérêts de chacun au profit du groupe et de la mission, la naissance d’une fraternité dans l’épreuve fondatrice d’amitiés pour la vie entière.
C’était aussi la découverte de l’extrême séduction des objets magiques que sont les armes et en contrepartie, de quelques moyens de s’en méfier et surtout du fait que leur emploi en dernier ressort marquait l’échec de tout ce qu’on avait pu faire avant pour ne pas en arriver à l’irréversible.
Au-delà, ces régiments avaient aussi des missions d’intérêt général, allant du coup de main planifié aux petites communes peinant à entretenir leurs chemins, leurs monuments classés, en passant par l’aide massive au retour à la normale suite à des catastrophes naturelles ou autres, sans parler de multiples manifestations bien difficiles à organiser sans l’aide des appelés … etc.
Ce passage sous les armes donnait aux jeunes français un aperçu concret et musclé des terribles devoirs indissociables de leurs droits de citoyens, de la diversité de leur pays et de ses habitants. Ils découvraient la puissance du partage de moments forts et difficiles avec leurs semblables, sans distinction de classe ni d’éducation. Ne manquaient que les filles qui, je n’en doute pas une seconde, auraient gagné ainsi à être considérée en citoyennes égales des garçons en partageant la même implication dans vie du pays.
Nos travaux d’historiens amateurs jettent ainsi une lumière crue sur notre société contemporaine dont l’individualisme tendanciel du au libéralisme économique n’est même plus compensé par ce creuset suspendu de façon inconséquente parce qu’un tableau Excel de comptable avait décidé qu’il était trop couteux et que les analyses à courte vue de politiciens oublieux de l’histoire avaient conclu à la fin de l’histoire avec la chute de l’URSS.
A moins que l’idée de la suppression des forces armées suffise à éliminer la guerre, comme on s’attaque au thermomètre quand on a trop chaud …
Il n’en ressort pas moins qu’aujourd’hui chacun vit dans son coin dans une société éclatée en une multitude de classes, de communautés s’ignorant les unes les autres, individus aux horizons tronqués, imbus de leurs certitudes pavées d’aprioris, prêts à s’enfuir je ne sais où à la moindre alerte, à s’aligner au pire pour prix de leur sécurité, comme le font ceux qui ignorent tout de la solidarité et de la fraternité abondant la force d’une société qui rendrait au centuple ce qu’ils lui auraient donné.
La dictature ultralibérale ne permettra jamais la remise sur pied d’une telle institution, pas seulement pour de misérables questions d’argent, mais surtout parce qu’elle y voit un obstacle mortel sur le chemin de la transformation de citoyens concernés par leur pays en consommateurs dociles.
Comme pour la laine, l’école filait tout le monde dans le même sens pour qu’ensuite soit tissé durant le service national le drap assez solide pour protéger notre société dans son existence, dans ses principes et ses valeurs. Nous sommes devenus un textile non tissé à la vague cohésion bien incapable de nous prémunir de toute volonté hégémonique, intérieure ou extérieure.

Le service national, un modèle du vivre ensemble 02 Nov 2020 18:15 #2117

Bien entendu, cher Daniel je partage ton analyse...il n'y manque qu'une précision, mais elle est de taille : parmi les pourfendeurs du Service National, nombre de militaire d'active se sont trouvés, pour considérer que nous, appelés de tous grades, n'étions que des bons à rien dans une guerre technologique qu'eux seuls étaient aptes à conduire. Ces mêmes détracteurs, et leur successeurs dans la réserve, nous les avons combattus, dénoncés...mais ils se sont adressés et ils s'adressent toujours à ces mêmes "cadres sup de la République" et autres énarques qui ne fonctionnent qu'en silos et ne voient midi qu'à la porte de leurs bureaux. Et tout ce beau monde n'a qu'un concept à la bouche "le lien armée-nation". Inutile de chercher l'erreur !
  • MABRIDORAKIS
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Le service national, un modèle du vivre ensemble 02 Nov 2020 18:37 #2118

J’approuve totalement cette précision de taille : je me suis ici même élevé plusieurs fois contre cette religion technologique oublieuse de plusieurs grandes constantes des conflits :
- ça se termine toujours au couteau au fond des tranchées,
- si on n’occupe pas le terrain, c’est inutile.
Je crois que nos fanas technos pathologiques sont en fait des adeptes du principe de précaution ultime. Ils savent que la guerre est par essence un événement rebelle à toute planification, tout peut arriver n’importe quand, tout simplement parce c’est et reste une affaire humaine.
Alors, pour se rassurer, assurer leur carrière, ou je ne sais quoi, ils cherchent à éliminer le facteur de risque.
Comme disait Staline, ce grand humaniste : « pas d’hommes, pas de problèmes ! ».
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