En matière de calamité pour la santé des humains, le Covid19 n’est pas une nouveauté en tant que telle.
Depuis le début du XXe siècle, le monde en a connu un certain nombre et des pires. Grippe dite espagnole, grippe asiatique, grippe de Hong Kong, canicules diverses, la petite grippe annuelle, etc. pour ne parler que de ce qui sévit sous nos latitudes.
A chaque fois, un grand nombre de victimes ont été déplorées sans que cela n’émeuve plus que ça les opinions ni n’occulte ce qui rythme la marche du monde.
Jusqu’à aujourd’hui : la prégnance des réseaux sociaux, la voracité évènementielle des chaines d’information continues, la dictature du principe de précaution alliés à l’évolution de notre sensibilité à la mort, je devrais même dire son rejet, le tout aggravé par les valses hésitations de gouvernants n’imaginant pas une seconde être accusés de la moindre faute, font que cette pandémie Covid19 pas plus menaçante que d’autres, a pris une dimension dont on a du mal à estimer le coefficient de boursouflure et l’impact réel au plan santé alors qu’on commence à appréhender l’ampleur de la catastrophe économique et sociale touchant la planète entière.
Facile à dire après coup.
Cependant, il était prévisible qu’un tel événement, pourtant du domaine du possible, vienne renverser un certain nombre de certitudes.
Nous vivons un temps où l’humanité croit savoir tout prévoir, tout planifier, tout organiser. Tout n’est que programme, algorithmes, procédures, tableaux Excel.
Et voilà que la Nature, si persécutée par ailleurs, grande oubliée des équations, fait un retour en force avec son cortège d’incertitudes, de mystères, d’impromptu et d’inventivité.
Nous subissons à présent les dégâts de ce débarquement intempestif au milieu de nos certitudes ! Nous nous trouvons bien démunis de devoir envisager nos vies hors des rails sécurisants vendus à nos esprits formatés par un système qui ne tolère pas la moindre déviation sur son chemin vers le contrôle absolu de tout et tous.
Le rappel à l’ordre naturel est cuisant et dans ce contexte mêlant individualisme et rejet idéologique de toute organisation sociale, on ne peut plus qu’en appeler à l’exercice de la responsabilité individuelle appuyée sur ce que l’on sait de la maladie.
Comme beaucoup se cachent derrière les théories du complot et le rejet des autorités pour continuer à faire ce qu’ils veulent sans contraintes, allant même jusqu’à s’imposer par la force, il appartient à chacun, notamment si on relève d’une population à risque (ce genre de notion fondée sur le constat de la réalité semble trouver grâce aux yeux des plus sceptiques), de prendre les mesures de protection qui s’imposent et d’adopter un comportement visant à passer entre les gouttes, le tout sans compter sur la compréhension et la solidarité d’autres qui se croient immortels.
En arriver là démontre la déliquescence de la société qui ne parvient même plus à protéger les plus faibles car la plupart de ses membres ne jouent plus le jeu.
Donc il y a fort à parier que tout va recommencer comme avant, que l’activité économique va reprendre de plus belle après de fort opportunes grandes manœuvres qui auront permis aux plus puissants de s’emparer pour rien des restes des plus faibles.
La maladie touchant très peu ceux qui fournissent principalement la force de travail au système et dégageant en priorité ceux qui ne lui servent plus à rien et sont socialement les plus couteux, les vieux, donc, il y a aussi fort à parier qu’on invente un principe de précaution à géométrie variable dont les manques devront être comblés à leurs risques et périls par les intéressés fragiles.
A l’avenir nous verrons cohabiter deux populations, l’une s’éclatant à toute occasion, l’autre vivotant masquée en permanence pour échapper à un sort funeste, l’une profitant de tout sans limites, l’autre se voyant confisquer tout ce dont les prive le comportement inconséquent de leurs semblables, le tout à l’image et pour le plus grand profit de l’idéologie qui mène le monde à sa perte.