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Source : CNIL

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SUJET : Sécurité mortelle

Sécurité mortelle 11 Oct 2019 17:37 #1980

Comme une ébauche de réponse à mes précédentes interrogations, je crois que les sociétés humaines ont besoin d’insécurité pour se développer et se maintenir.
On peut le constater, l’observer ou le vivre si on est attentif à ce qui se passe autour de nous.
Combien de fois n’avons-nous pas été étonnés de la capacité de certains groupes humains, de toutes tailles, à résister aux pires avanies, voire même à se développer et à réussir dans leurs entreprises malgré les vents contraires et les menaces de toutes natures qui pèsent sur eux.
J’ai pu constater que c’était vrai à toutes les échelles, quel que soit la probabilité d’une issue positive.
Les exemples sont innombrables, tant au plan purement historique (la seconde guerre mondiale !) que collectif (entreprises, associations, etc.) ou personnel (résilience, etc.).
Ce phénomène étonnant au premier abord, est rendu possible par l’existence à minima d’une cohésion entre ceux qui constituent ces sociétés ou ces groupes humains.
En effet, fonction de cette cohésion, toute pression extérieure a pour conséquence le resserrement ou l’éclatement de ces liens avec les conséquences qui en découlent sur le groupe et sa pérennité.
Concrètement et indépendamment de l’échelle, cela se traduit par de l’abnégation dans les sacrifices, de l’inventivité dans les moyens, de la persévérance dans l’effort, de la confiance dans les autres. Tout ce qui permet à une société de s’opposer à ce qui la menace et ainsi de se construire et de se renforcer.
Sinon rien.
Cette approche permet d’éclairer crûment certains événements du passé (par exemple, l’effondrement de la France de 1940 empêtrée dans un grand désordre politique, une grande lassitude sociale aggravés par un déni général des menaces, ou la résistance du Royaume-Uni très conscient de la fragilité de son statut ilien et de son isolement), et aussi de nourrir de grandes inquiétudes pour un futur d’autant plus incertain qu’il se déploie dans les conditions innovantes d’une totale mondialisation nous privant de tout recul, de toute marge de manœuvre.
Nos sociétés développées et connectées assurent à tous une paix générale troublée seulement par des conflits vécus à la fois comme lointains et circonscrits ne mettant pas en cause nos modes de vie tendant à globalement s’homogénéiser.
Ainsi, nous avons perdu toute perception de menaces pressantes face auxquelles se dresser comme dit plus haut. Nous nous sommes petit à petit enfermés dans la fausse impression de paix éternelle au premier degré si confortable mais au second porteuse de nos pertes d’abnégation, d’inventivité, de persévérance, de confiance.
Ainsi nait le mal-être général, la perte de sens, l’aquoibonisme général, mais surtout, l’incapacité à se projeter dans le futur et d’accepter de voir les conséquences de nos actes transformer notre planète et nos relations aux autres en enfer
Ainsi nait le déni de réalité contre lequel nous devons lutter pour enfin ouvrir les yeux et nous mobiliser contre la plus grande menace pesant sur l’humanité depuis son apparition : notre indifférence à sons sort.
Ce n’est cependant pas une fatalité, et pour commencer, nous devons affronter la longue litanie de toutes les menaces afin de les caractériser, de les hiérarchiser, pour enfin s’y opposer en retrouvant le sens de l’action politique qui nous fait défaut depuis si longtemps.
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