L’Amérique encore à la une pour les 250 et 251e fusillades de masse (à partir de quatre victimes) de l’année 2019 ! Ça flingue moins qu’au Mexique voisin, mais je trouve que cela fait un peu désordre pour un pays qui s’autoproclame maitre du monde et nous exporte à gros bouillons depuis des décennies son modèle de société plus connu sous le titre ronflant d’ « American way of life » !
Je trouve que c’est de plus en plus « American way of dying » à en juger par ces fusillades incessantes !
Alors quoi ? Nous nous sommes déjà posé la question il y a quelque temps, dans des circonstances aussi pénibles.
Comment cela peut-il être possible ? Comment expliquer le développement quasi exponentiel de ce phénomène depuis quelques années ?
Bien sûr, on pourrait gloser à l’infini sur les fondements violents des États-Unis, sur le fameux IIe amendement dont il faut tout de même rappeler qu’il autorise la détention et le port d’arme pour la sécurité de l’état ! Pas pour courir après les bandits !
Cela ne suffit pas à expliquer que des quidams se décident soudain à tirer dans le tas.
De nombreuses études ont été menées bien sûr, qui ont montré que les tueurs n’étaient en général pas si fous que ça, qu’ils n’étaient pas non plus des délinquants reconnus, que leurs actions pouvaient être bien planifiée et scénarisée ou carrément improvisées.
Je crois qu’il est insuffisant de rechercher uniquement des raisons personnelles à ces comportements parce qu’ils sont induits très fortement par la société. Ces tueurs ne tombent pas du ciel.
Je crois que l’individualisme découlant de la forme de société qui prévaut aujourd’hui, forme des gens qui ne supportent pas qu’on leur résiste en quoi que ce soit, toute-puissance aggravée par une faillite de l’éducation et de l’instruction qui les libèrent de tout interdit et leur permettent d’agir à la mesure de leurs pulsions incontrôlées.
Ainsi, une simple vexation dans un bar peut déclencher un massacre, ou l’absorption au premier degré d’élucubrations religieuses, racistes, ou nationalistes se traduire par l’exécution déterminée de plans délirants et mortels dans une inconséquence sans retour.
Une société fondée uniquement sur la marchandisation de toutes choses n’en est pas une et ceux qui la composent sont tentés sans retenue de se faire une place au soleil, par tous les moyens y compris le fusil d’assaut.
Observons attentivement ce qui se passe dans ce que nous appelons toujours le Far West. C’est une vision de notre futur puisque nous adoptons avec un petit temps de retard le même modèle sociétal.
Observons et agissons quand il en est encore temps, nous ne serons pas protégés par l’idée fausse que les armes sont moins répandues chez nous : elles sont moins visibles, c’est tout.
La seule opposition efficace à cette dérive est l’éducation, celle qui est dispensée par les parents et l’école, deux mondes hélas chancelants sous les coups du libéralisme sauvage qui ne reconnait que les rapports de forces entre individus libres dans un grand marché libre. Je devrais dire d’individus armés sans foi ni lois dans une jungle inextricable.