La vie des députés est faite d’occasions ratées.
Ainsi, mardi 23 juillet, ils ont vécu une journée qui aurait pu être excitante et marquante dans les annales de leur respectable assemblée : eh bien non, raté !
Dans la matinée, ils ont pu entendre et débattre avec Greta Thunberg, la jeune diva écolo suédoise surfant sur ce qui ressemble à une prise de conscience de la jeunesse à propos du monde que nous sommes en train de lui laisser. Je devrais dire, lui abandonner !
Ils l’ont entendu avoiner sévèrement ceux d’entre eux qui avaient boycotté sa venue, prétextant ne pas vouloir se prêter à cette mascarade d’une gamine de seize ans aux propos catastrophistes ! Leurs manœuvres politiciennes n’auront trompé personne sur leur incapacité à discerner l’important du futile. La jeune fille et tout le cirque qui l’entoure sont peut-être critiquables mais son propos aurait au moins dû retenir leur attention en ce qu’il interpelle sur l’avenir de tous nos enfants ! Mais non, les petits jeux d’égos l’ont emporté sur toute décence.
Mais il y a pire !
En effet, après avoir applaudi chaleureusement une écologie brute de forge portée par une personne d’autant plus concernée qu’elle est jeune, ils se sont vautrés l’après-midi dans la contradiction la plus infâme en approuvant de leurs vote le fameux traité CETA de libre-échange entre l’Union Européenne et le Canada, ce CETA qui ouvre la voie au nivellement par le bas des réglementations sanitaires entre autres, mais surtout accorde à des tribunaux arbitraux une prééminence totale sur ceux des états !
Lorsque nous refuserons de nous faire empoisonner par des saloperies interdites chez nous, ces tribunaux nous l’imposeront avec de telles amendes que nous serons obligés de manger nos chapeaux en maudissant nos représentants qui ne représentent plus d’intérêts qu’économiques !
Durant la même journée, sourire à l’avenir puis le condamner à l’empoisonnement !
Je me demande si l’importance de ce traité, surtout après le rejet de la précédente tentative TAFTA, a bien été pesée dans notre pays … Mémoire courte ou je m’en foutisme ?
Dans le Progrès de mercredi, ce vote a fait l’objet d’une notule de 16 lignes en bas de la page 5 que je n’ai pas repérée du premier coup alors que je cherchais une diatribe en page 2 ! Nos politiques et les médias généralistes sont passés à côté de la chose, ce qui n’est pas rassurant du tout et fragilise grandement la confiance qu’on devrait avoir en nos représentants politiques tellement enferrés dans des disciplines de partis sans bon sens ni décence, qu’ils n’ont plus ni libre-arbitre, ni marges de manœuvre.