J’ai remarqué que dans les nombreux débats, interviews, articles ou éditoriaux traitant de la reprise en main de notre avenir, si d’innombrables et souvent pertinentes solutions sont avancées, une gêne s’installe dès qu’il est fait état de la croissance folle de la population.
A partir de là, ça part en vrille, ça botte en touche, ça se défausse, ça répond à côté !
Il n’est pas malaisé de comprendre que dans un monde fini tel que notre belle planète, une croissance continue de la population entrainant une augmentation de ses besoins élémentaires et superflus, nous mène droit dans le mur ! C’est mathématique !
Et pourtant, rien.
Les plus optimistes pensent que les choses se tasseront avec l’accès à l’éducation du plus grand nombre et notamment des filles. Ce n’est pas faux, mais l’inflexion est lente, de plus contrebalancée en maints endroits par une recrudescence des conflits armés, un durcissement du fait religieux pour lequel l’adage « Croissez et multipliez » est une fin en soi, et surtout hélas par un état de misère trop répandu plaçant la survie immédiate bien avant tout autre souci à long terme.
Ce sujet doit être maudit, apparemment. Mais pourquoi ?
Une espèce, la nôtre comme toutes les autres, se reproduit afin de perdurer, c’est un fait naturel. A ceci près que ce qui régule habituellement ce processus est un peu perturbé par notre conscience du monde, pour le moins.
Animal intelligent, l’homme, dès lors qu’il a pu asseoir sa domination sur toutes les autres espèces, a instrumentalisé sa reproduction d’abord pour multiplier les bras et accroitre sa puissance de travail, mais aussi à des fins de puissance, religieuse, politique ou guerrière. Au mépris des dégâts commis sur son cadre de vie, au mépris de ses propres conditions de vie.
Les immenses progrès accomplis durant les siècles, ont permis une augmentation importante de notre durée de vie sans pour autant que nous renoncions à la natalité comme pouvoir.
Ainsi, même si la conscience du problème de surpopulation inquiète beaucoup ceux qui essaient de réfléchir hors les dogmes, les sociétés ne sont toujours pas prêtes à accepter d’agir durablement. Cet aveuglement difficilement compréhensible met un frein à toutes les tentatives raisonnées, ne laissant place qu’à des essais dictatoriaux s’épuisant d’eux même de leur dogmatisme contraire. La Chine vient en effet de revenir sur la politique très brutale de l’enfant unique, que seul un état totalitaire pouvait imposer.
Alors, y a-t-il une solution ? Bien sûr, la même que pour de nombreux soucis de l’humanité : avoir le bon sens de dépasser les dogmes et l’intelligence de se soucier de notre vaisseau spatial qui pour faire 400000 km de diamètre n’en est pas moins fini.
Dépasser les dogmes sans en imposer d’autres en permettant au plus grand nombre d’accéder à l’éducation, condition sine qua non d’une prise de conscience de l’état du monde et par là à une attitude plus confiante et paisible, celle qui permet de se concentrer sur autre chose que la survie au jour le jour et de comprendre les grands enjeux dont dépend la survie de notre espèce et peser sur eux.
Nous devons cesser une bonne fois pour toute de faire du refus d’obstacle face à la démographie.
Les cinéphiles savent bien que les cinéastes, moins frileux que les politiques, ont abordé de front ce problème en explorant de façon critique un certain nombre de solutions. Pour réviser, à vos écran pour voir ou revoir Soleil Vert, Les fils de l’homme, 7 sisters, L’âge de cristal, Elysium, Downsizing, Avengers : Infinity war, Ready Player One, etc.
Il ne nous reste plus qu’à imaginer un scénario moins apocalyptique que tous ceux-ci. Nous en sommes tout à fait capables. Si nous le voulons.