Lundi 15 avril, un grand moment de sidération fut largement partagé tant par les français que par de nombreux habitants de cette planète.
Il n’est en effet pas commun de voir partir en fumée un chef d’œuvre ancien au point que nul n’imaginait que cela fut possible eu égard à toutes les crises que l’édifice avait traversé. Une sorte d’image de l’éternité en quelque sorte.
Qu’il ait été initié par une croyance religieuse intense importe peu car il demeure avant tout le résultat des talents et de l’immense travail de tous ceux qui ont participé à son édification.
Notre-Dame de Paris est en effet un bâtiment colossal, émaillé de multiples recoins, renfermant des trésors uniques appréciables à minima pour leur seule valeur artistique, édifié en un lieu splendide.
Mais aussi véritable cauchemar pour les pompiers parce que difficilement approchable, vertigineux, inflammable ! On a vu le résultat en un rien de temps.
Pourquoi parler ici de ce qu’on peut considérer comme un fait divers ? Un gigantesque fait divers, certes, choquant parce qu’il nous touche tous. Je me souviens d’un ami, « born again christian » enthousiaste, qui m’avait emmené voir dans un recoin une statue d’ange qui sourit dans un grand assaut de vain prosélytisme ! Bien que nous nous soyons perdus de vue, je compatis à ce que j’imagine sa peine infinie devant un tel désastre.
En parler parce qu’à peine la flèche abattue par les flammes, la fête à neuneu a battu son plein !
Nos milliardaires et autres grands acteurs du monde économique se sont rués sur l’occasion pour faire assaut de générosité, à celui qui en donnerait le plus dans un grand concours d’égos d’une indécence à pleurer !
Par bonheur, il reste encore dans ce pays assez de mauvais esprits pour leur faire remarquer qu’avec le jeu des déductions fiscales, c’est la population toute entière qui allait sponsoriser leur générosité et ainsi les pousser à renoncer à se refaire une santé financière sur le dos d’autrui ! Ainsi les dons ne leur rapporteront plus que la reconnaissance des français, croyants ou non !
Plus indécent encore un tel élan de la part de ceux qui, d’un trait de plume ou d’une décision en conseil d’administration, peuvent faire ce qu’ils veulent de notre monde, de la vie de ceux qui les enrichissent exponentiellement, fermer ou déplacer des usines, sans le moindre scrupule ni le moindre doute tant ils sont convaincu d’agir pour le bien d’un monde réduit en fait à un grand marché impitoyable où ne surnagent que les plus féroces.
N’étant pas à une contradiction près, on les retrouve ainsi à la manœuvre pour nous faire croire qu’ils sont assez sensibles à notre sort en laissant tomber de temps en temps un gros chèque du haut de leur piédestal comme s’ils avaient besoin de se donner bonne conscience.
Ne nous laissons pas duper par ces manœuvres de récupération qui n’ont rien à envier à celles de nos excellents politiques qui se vautrent aussi dans une telle aubaine pour nous faire oublier leurs impuissance à affronter les problèmes de fond cadenassés qu’ils sont par leurs liens incestueux avec ceux cités plus haut.
La réfection de Notre-Dame de Paris est un immense chantier dont il sortira à n’en pas douter un nouveau chef d’œuvre collectif du génie humain.
Profitons de cet élan pour remettre sur le métier notre société qui a bien besoin qu’on repousse l’effondrement qui menace et qu’on la reconstruise tous ensemble du sol au faitage !