Lancement de la grande consultation ! Je n’ose pas encore dire débat tant l’organisation de la chose y semble peu propice … On verra bien, soyons optimistes.
En tous les cas, pour ce que j’en ai compris, cela ressemble tout à fait à des figures imposées, les figures libres ne sont toujours pas d’actualité dans l’esprit de nos dirigeants, malgré les appels du pied (souvent dans la gueule d’ailleurs) des gilets jaunes.
Eh oui, il faudra naviguer parmi les questions préposées pour ne pas déranger le formatage de la pensée unique. La facilitation de la tenue des débats publics ressemble fort à de l’encadrement. Les cow-boys n’ont pas lâché l’affaire et le troupeau doit filer droit.
J’ai aussi cru comprendre qu’il y avait des questions plus ou moins interdites ou du moins malvenues, genre ISF … Par quel miracle ne pourrait-on pas aborder ce serpent de mer qui pourtant ne rapportera pas tant que cela à l’état ? Sa charge symbolique est certainement trop forte pour les maigres épaules de ceux qui n’en veulent surtout pas !
Recueillir les opinions diverses de la population n’est certes pas chose facile en des temps ou toute forme d’organisation provenant du gouvernement est remise en cause sans retenue tant on lui prête des intentions mauvaise à force d’avoir enfumé à grosses volutes par le passé.
Il en faut cependant une pour classer tout ce qui va remonter, sans juger, ni mettre à l’écart, ni hiérarchiser (au nom de quoi ?).
Des groupes représentatifs tirés au sort dans chaque région feront le boulot de triage. On devrait plutôt leur donner le nom de jury populaire pour transcender les opinions personnelles. Les mots doivent retrouver leur sens et ne plus céder à la novlangue habituelle propice aux pirouettes sémantiques.
Après, ça se gâte puisque des « personnalités » appartenant au gouvernement ou désignées par lui doivent intervenir pour délivrer des conclusions.
Fidèle à son autisme structurel et à ses habitudes de conflits d’intérêts, notre classe politique à œillère ne voit aucun inconvénient à se retrouver juge et parti dans une affaire où il est capital que la population retrouve dans les conclusions ce qu’elle a mis en avant dans le débat.
Ce ne sera bien sûr pas le cas grâce à tous les filtres et obstacles mis en travers du chemin de ses aspirations. N’attendons tout de même pas que les politiques coupent la branche sur laquelle ils sont assis !
J’espère être trop pessimiste car, si ce « grand débat » aboutit à une frustration supplémentaire, à la certitude de s’être fait rouler dans la farine, la suite ne sera pas joyeuse du tout et ceux qui ne tarissent pas d’offuscations opportunistes et de formulations maximalistes devant les violences commises par le mélange détonnant gilets jaunes/forces de l’ordre, devront vite inventer un vocabulaire beaucoup plus étendu pour décrire le désastre à venir !