La saillie présidentielle sur le chômeur a fait florès, c’est le moins qu’on puisse dire ! Quel talent !
Transformer un chômeur en marcheur au moins jusqu’à l’autre côté de la rue et en même temps le voir se glisser d’horticulteur à garçon de café durant le trajet, chapeau !
On a tout entendu et son contraire sur cette affaire. Tout ? Pas vraiment, on n’a une fois de plus pas raclé le fond pour en remonter la boutasse nauséabonde qui enseveli petit à petit notre société.
S’il en était encore besoin, notre président à une fois de plus jeté le masque pour montrer son entière allégeance au libéralisme dans sa ligne la plus dure tant soit qu’il puisse en avoir d’autres …
Cette saillie dévoile le mépris total du système pour l’individu, qui doit demeurer un fournisseur de temps de travail indiscerné, le moins spécialiste possible en quoi que ce soit afin de permettre au diktat de l’offre et de la demande de se lâcher sans contraintes. C’’est un mépris total des aspirations, des rêves, des projets, un enfermement dans un tunnel sans autre issue que l’abandon de soi.
Ainsi, à quoi bon se former alors que le système tend à se mécaniser, s’automatiser, s’IA-tiser aux bons soins d’une élite de haut niveau qui ne veut pas voir qu’elle est aussi exploitée par les même principes, pour se retrouver noyé dans la masse des travailleurs à tout faire, à zapper sans cesse d’une activité à l’autre dans une concurrence effrénée tirant les rémunérations vers le bas.
C’est une preuve de plus que ce grand marché libre qu’on nous vend à coup de propagande éhontée et de mensonges si gros qu’ils en deviennent vérités révélées, ne forme pas société et qu’il ne profite qu’à lui-même et à la minuscule caste des gros malins qui manœuvrent tout en coulisse.
Par la magie de la communication, notre Président a vu ce chômeur habituellement invisible pour le transformer en homme sandwich involontaire de sa propagande libérale, mettant de son côté tous ceux qui se croient encore à l’abri du désastre en marche et qui préfèrent accuser leurs semblables les plus malheureux de fainéantise au lieu d’oser s’en prendre à ce qui nous a mené là.
Ainsi, les pièces du puzzle s’assemblent sous nos yeux et font apparaitre de plus en plus clairement ce qui nous attend.
Espérons que cette épouvante ait la force d’extirper de chacun de nous cet individualisme où nous a poussé l’idéologie libérale pour mieux nous mater un par un et qu’elle fasse enfin naitre une réaction salvatrice, il est si tard et il y a tant à faire !