La belle affaire, l’affaire Benalla ! Elle nous est tombée dessus comme un couvercle sur le spectacle du monde ! On a tout vu et tout entendu ! La troisième mi-temps de l’élection présidentielle, la session de rattrapage des orphelins de la République et de ses largesses, surtout de ses largesses !
Mais dans ce fatras, rien de bien neuf, que des évidences et des postures, à part Jean-Luc Mélenchon qui s’est un peu plus approché de ce que je pense être une vision assez parlante des choses.
SI on se demande comment notre bien-aimé président s’est laissé entrainer dans cette galère, il suffit de se rendre à l’évidence démontrée avec éclat durant la première année de son mandat : malgré son passage dans un gouvernement prétendu socialiste, c’est bel et bien un libéral convaincu au sens des Friedman.
Partisan de la doctrine du grand marché libre auto régulé (par on ne sait quoi, Dieu le père ?) entre individus libres (de spolier ou d’être spoliés), il est par construction ennemi de tout ce qui l’empêche de ronronner tranquillement pour le plus grand profit de si peu et le malheur d’autant et en premier lieu de l’Etat et de son Barnum de lois et autres règlements, des syndicats et associations contre-productives dans leur obstination à défendre la société.
Il ne faut donc pas s’étonner le moins du monde qu’il ait préféré faire confiance pour sa protection rapprochée à un cow-boy mal dégrossi et prêt à tout pour satisfaire son maitres plutôt qu’aux services ultra-compétents de l’Etat beaucoup plus regardant sur l’éthique et autres vielles rengaines de l’ancien monde.
Par contre, il est beaucoup plus inquiétant que cet individu ait pu profiter des largesses de dignes représentants de la haute administration, à la fois civile, policière et militaire ! La gangrène idéologique semble s’être déjà étendue à de hauts fonctionnaires ne roulant plus pour l’intérêt général et capables d’agir avec une indécence du même tonneau que celle manifestée par les courtisans de l’ancien régime ou les proches de potentats dont l’histoire et de plus en plus l’actualité nous racontent les méfaits.
Ne nous étonnons pas de cette dérive vers l’autoritarisme et l’immunité à tout contrôle démocratique, elle est dans l’air du temps et s’accélère, en Hongrie, en Italie, en Autriche, en Turquie, en Pologne, et j’arrête là, c’est désespérant !
Dans nos sociétés dites démocratiques, voter revient à délivrer un blanc-seing à quelqu’un qui fera une fois élu ce qu’il voudra, surtout s’il s’appuie sur un parti godillot obéissant en bloc.
Ce n’est pas la société qui est rétive à la notion de contrôle démocratique mais la caste qui en a confisqué habilement le gouvernement.
Par une sorte de prémonition, notre président à peine élu a été surnommé « Jupiter » : « Louis XIV » aurait été plus approprié.