On entend parler de chômage depuis tellement longtemps qu’il fait à présent partie d’un décor familier.
Chaque jour, on peut trouver un organe de presse qui se demande s’il va baisser ou disparaitre !
Étonnant de la part de journalistes pourtant bien formés et informés qui n’ignorent certainement pas qu’il est d’origine systémique et qu’il ne disparaitra que si le système disparait ! C’est ça, systémique !
Cela ne leur vient même pas à l’idée tant la contestation du fameux système leur est inconcevable puisqu’il a gagné et qu’il n’y en a pas d’autre ! C’est pour moi ce qui transparait de leurs propos en tous cas …
Pour autant, ce fléau fondant une grande part de l’angoisse existentielle de notre temps ne m’est pas indifférent, loin de là ! Je participe régulièrement à diverses actions destinées à en atténuer les effets dans la mesure de mes modestes moyens, non sans faire un pas de côté pour observer tous ces efforts d’un peu plus loin …
Beaucoup d’institution, d’associations, de sociétés se sont petit à petit agrégées autour des chômeurs pour les guider dans la jungle administrative, les aider à supporter sa charge psychologique, leur offrir des vues sur d’autres activités et les formations qui leur permettent d’y accéder, etc.
En fait, j’ai le sentiment – et c’est plutôt brutal – qu’une véritable industrie s’est petit à petit mise en place autour de la matière première chômeurs, permettant à beaucoup de gens indéniablement pleins de bonne volonté, de vivre de la pire conséquence du système économique dominant en se concentrant sur le traitement des symptômes sans jamais se préoccuper des racines du mal.
J’ai l’impression que nous souffrons tous d’un déni de réalité dès qu’on s’intéresse à l’économie !
L’interdit quasi religieux s’opposant à sa mise en cause dans les déboires de nos sociétés nous pousse à déployer une énergie considérable dans la recherche de solutions qui ne sont jamais celles du problème posé ! Coups d’épée dans l’eau, emplâtres sur des jambes de bois et que sais-je encore !
Dans un combat, si on a vraiment envie de gagner, la première chose à faire est de bien identifier son ennemi et d’en apprendre le plus possible sur lui, voire de se mettre dans sa peau : en ce qui concerne le libéralisme sauvage qui saccage tout, nous en connaissons un rayon et pourtant, nous détournons pudiquement les yeux et nous attachons à trouver d’autres coupables ou d’autres fatalités pour expliquer ce qui serait si lumineux en affrontant le véritable ennemi !
On se réveille ?