L’argent liquide, vous connaissez ? Ces bouts de papiers et de métal qu’on peut échanger avec n’importe quoi ? Et qu’on utilise finalement de moins en moins depuis la généralisation du chèque, puis de la carte bancaire, puis du paiement internet et à présent du paiement par mobile …
Il n’y en a même plus dans les banques, la preuve en est la quasi disparition du hold-up traditionnel au profit de quelques assauts militairement organisés des distributeurs de billets : trop compliqué pour le tout-venant délinquant détourné de fait vers d’autres trafics générateurs de liquidités moins difficiles à accoucher.
Les plus vigilants d‘entre nous aurons remarqué cependant les coups discrets portés depuis un certain temps contre l’argent liquide au profit de l’argent virtuel dématérialisé. On endort les inquiétudes en prétendant favoriser la lutte contre les trafics et le travail au noir, contre les allergiques au fisc et j’en passe !
Rappelons-nous que cet argent liquide bien nommé sonnant et trébuchant, bien concret donc, a un énorme défaut : une fois en circulation, il échappe facilement aux radars. Le quidam peut en faire ce qu’il veut à priori, sans contrôle qu’à postériori. Cette capacité à sortir des sentiers battus irrite au plus haut point les tenants d’un système économique globalisé tendant à instaurer un contrôle total sur les richesses d’un monde transformé en grand marché. Et au passage sur les populations.
Certaines dictatures du XXème siècle ont montré le chemin d’une autre manière : le contrôle des populations coincées dans les files d’attente par la pénurie organisée du minimum vital leur a permis de durer sans plus de violence que cela dans une culture de la débrouille.
Extrapolons un peu : qu’en serait-il de nous si, au lieu d’un tel contrôle, on s’attaquait plutôt à celui de la marchandise universelle, l’argent ? Bien coincés nous serions, bien obligés de rentrer dans le rang pour ne pas en être privés et ainsi sortis du circuit !
Et comment nous priver de cet argent liquide : en nous convainquant de le supprimer au profit de l’argent virtuel ! Comme expliqué plus haut, nous en sommes à deux doigts, certains pays étant déjà en train de franchir ce pas.
Dès ce cap franchi, il ne faudra plus s’étonner de voir s’évaporer ses économies, ses retraites et autres rentes sous couvert d’une clause de contrat mal lue ou d’une décision couperet d’un état endetté. Une belle menace apte à générer une paix sociale paniquarde.
Nous devons nous élever contre tout ce qui peut nous conduire à cette extrémité, en ne mettant pas tous nos œufs dans le même panier sans nous soucier des intentions de ce qui le porte.