On dirait que cette campagne présidentielle n’est qu’un concours de basse cuisine !
Observons d’abord ce qui se passe dans le monde politique !
Conséquence de la transformation des élus perpétuels en caste politique héréditaire, tous les candidats trainent des batteries de casseroles de toutes natures au volume proportionnel à leur ancienneté dans la vie publique.
Certaines d’entre elles sont politiques (trahisons, volte-face, reniements, etc.), comportementales (mensonges, manipulations, addictions diverses, etc.), judiciaires (corruption, emplois fictifs, trafic d’influence, etc.) voire tout cela en même temps.
La faiblesse humaine étant ce qu’elle est, on peut comprendre qu’à la longue la tentation de l’abus de position fasse son chemin et puisse terrasser les plus indociles.
Dans le monde citoyen, ce qu’on observe est beaucoup plus étonnant voire stupéfiant et même préoccupant !
On ne peut pas dire que ce monde-là n’est pas informé de ce qui se passe, la presse, qu’elle soit indépendante ou partisane, déborde chaque jour de nouvelles révélations des turpitudes des uns ou des autres. Et de leur manière de botter en touche ou de se voiler la face pour continuer comme si de rien n’était.
Malgré cela, malgré les évidences, en toute connaissance de cause, les gens ne semblent pas vouloir accepter cette réalité et s’en tiennent à leur ligne de conduite, comme s’ils étaient sur des rails.
« Oui, oui, on sait bien, mais bon, on n’a pas le choix ! Et puis les autres sont pires ! »
Ah ! Nos concitoyens sont-ils à ce point convaincus qu’ils ne vivent plus en démocratie qu’ils en ont même oublié le pouvoir qu’elle leur accorde dans la vie politique ? Ont-ils oublié qu’ils ont toujours le choix ? Qu’ils peuvent quand ils le veulent imiter les citoyens roumains exaspérés par la corruption de leurs élus, qui sont descendus massivement dans la rue pour exiger la fin des magouilles ? Il y a toujours de l’espoir, la résignation est un abandon du combat en rase campagne !
Pour se convaincre de passer au mode actif, il suffit de s’imaginer ce qu’on risquerait, comme citoyen lambda, si on dérapait comme le font trop souvent nos élus ! Et si c’était moi ? Est-ce que j’oserais seulement le faire ? Est-ce que cela ne me semblerait pas indécent de profiter sans limites de tous les moyens de m’emparer de richesses et de pouvoir au détriment de ceux qui me font confiance ?
Comment pourrais-je résister à cette contradiction sans être accablé de honte au point d’avoir peur de voir ce que je vois le matin en me rasant ?
Le faire, c’est encore moins comprendre, encore moins accepter. Alors, cessons de soutenir aveuglément ceux qui trahissent la République et ses citoyens. Et dans un geste charitable, exigeons l’interdiction des carrières politiques perpétuelles pour épargner à ceux qui veulent se consacrer au bien public de succomber à l’usure du pouvoir et de devenir l’antithèse de ce qui les animait. Evitons leur de se trahir eux-même.