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Source : CNIL
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Un article de Charlie Hebdo n°1275 du 28 décembre 2016 page 12 à propos d’un film de Pierre Schoendoerffer m’a beaucoup étonné de la part de ce journal habitué à pourfendre tout ce qui porte un uniforme, du curé au gendarme en passant par le militaire !
Il y est question des soldats perdus, tant décriés et souvent honnis après les errements du putsch d’Alger et de l’OAS. Pour une fois, on cherche à comprendre sans passion ce qui a bien pu leur arriver, alors que certains d’entre eux avaient combattu contre le nazisme, témoins et victimes de cette horreur, traités de la pire façon pour avoir résisté. Et justement, respectés par leurs concitoyens pour avoir résisté ! Comment ont-ils pu de héros devenir parias ? D’abord il s’agit de personnalités forgées aux feux des combats et du danger où la solidarité et la fraternité ne sont pas de vains mots, où la loyauté et le respect de la parole donnée sont érigés en système de pensée, où à ce moment durant la seconde guerre mondiale, leur sacrifice s’inscrivait et s’accordait à l’intérêt général de la nation et de ses habitants. Ensuite, ceux qui poursuivirent une carrière militaire faute souvent de n’avoir jamais rien fait d’autre, furent plongés dans des guerres coloniales aussi vaines qu’à contretemps, se retrouvant dans la position de l’oppresseur pour certains mais en étendant leur loyauté sur d’autres qu’on leur ordonna d’abandonner lorsque la politique nationale évolua. Ils durent ainsi en Indochine abandonner ceux qu’ils avaient promis, entre hommes, de protéger. Et recommencer plus tard en Algérie. D’où une colère qui déboucha chez un certain nombre d’entre eux vers une rébellion qui n’avait pas grand-chose de politique vu ce qu’il en est advenu, mais qui marquait en fait le dépit de ne pas avoir tenu parole à ceux qu’ils avaient dû abandonner. Avec le recul, vu ce qu’il est advenu à ces supplétifs, à ces harkis, ils n’avaient pas tout à fait tort ! Dire cela ne fait pas de moi un réactionnaire nostalgique des colonies ! Comprenons simplement que le langage des politiques qui donnent les ordres est bien différent de celui des militaires qui les exécutent. Dans le cas de ces guerres coloniales, le pragmatisme et l’idée de manœuvre politiques ne pouvaient que se heurter au code de conduite des combattants formés pour beaucoup dans les combats légitimes de la libération de la France. On devrait revoir les films de Pierre Schoendoerffer sans apriori politique pour s’en tenir à l’esprit des hommes qu’il met en scène. Et savoir de quoi on parle. Comme le conseille Charlie ! |
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