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SUJET : Le bonheur libéral

Le bonheur libéral 09 Déc 2016 08:35 #1676

Le programme de la droite pour la présidentielle n’augure rien de bon pour la fonction publique : il est question de supprimer 500 000 postes de fonctionnaires. Ah ?
Dernièrement, j’ai rencontré inopinément mon facteur qui m’a annoncé que ses horaires de tournée étaient modifiés : j’aurais mon courrier entre 13 et 15 heures. Super pour le journal !
Et que de plus, celui qui distribuait pouvait changer d’un jour à l’autre, que les tournées étaient de plus en plus étendues en superficies à couvrir et foyers à servir.
Mes voisins âgés me disent que souvent, ils doivent aller à la poste chercher des recommandés ou des colis alors qu’ils étaient présents à l’heure de la tournée : pas le temps de monter dans les étages, le facteur …
Ils n’auront non plus pas le temps d’aller porter leur courrier aux anciens qui s’accrochent encore au bout d’un chemin en cul de sac derrière un hameau et qui en seront réduits à bavarder avec leur boite cidex s’ils sont encore capables d’aller jusqu’à elle …
Et que penser de la nouvelle mode au bureau de poste où certaines opérations doivent être réalisées à partir d’un robot patibulaire sous l’œil inquiet du personnel de service assujetti à un rendement commercial étranger à la notion de service …
Ainsi, les usagers sont conduits à produire gracieusement de la valeur avec leur propre temps, doublement punis de n’être pas rémunéré pour cela et conscients de prendre la place de ceux qui devraient l’être.
Ce constat peut-être fait pour la santé, etc. Faire toujours plus avec moins et plus vite. La logique comptable et financière, sans opposition, en réclame encore plus.
Ce que l’on commence à savoir des propositions électorales des libéraux de droite et de gauche nous promet de beaux glissements du service public au service privé au seul profit de ceux qui ont un emploi et qui en tirent encore des revenus, à travailler plus pour gagner moins.
Le déploiement de ce bonheur libéral éclaire crument l’aveuglement des politiques enfermés dans une pensée unique faussant leur interprétation de la colère populaire qu’ils n’imaginent pas mener à une victoire de l’extrémisme.