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Source : CNIL

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SUJET : Lutte des classes en Chine

Lutte des classes en Chine 17 Nov 2016 07:59 #1637

Larges extraits d’un reportage du New York Times en Chine (Javier Hernández)



Depuis son quartier général pour une seule personne, Wang Shishu, un employé licencié par Walmart, tape un message sur son téléphone portable. Il écrit à d’autres travailleurs, pour préparer leur prochaine action.

Au cours des derniers mois, monsieur Wang, 56 ans, a contribué à l’organisation d’un mouvement national en Chine contre Walmart. Des grèves ont éclaté simultanément dans les magasins du sud du pays. Il y a eu des boycotts dans le nord-est. Et ici, à Shenzhen, où Walmart avait ouvert son premier magasin il y a deux décennies, les employés ont lancé une action en justice pour réclamer des arriérés de salaire.

« Nous voulons un effet boule-de-neige », me dit-il avec sa voix de baryton. « Nous voulons que chacun sache quelle sera la prochaine action. »

Avec le ralentissement économique, les grèves et les manifestations de travailleurs ont explosé à travers le pays, éparpillées en de nombreuses initiatives ciblant une seule entreprise à la fois. Le gouvernement a répondu d’une façon agressive, en emprisonnant des militants et en aggravant la censure pour empêcher les mouvements de s’étendre.

Mais le mouvement contre Walmart et ses quatre cents magasins en Chine suit un chemin différent. Les travailleurs de plusieurs villes s’activent contre la même compagnie, court-circuitant les syndicats officiels contrôlés par le Parti Communiste et utilisant les réseaux sociaux pour coordonner leurs actions, tandis que les autorités restent largement dans l’expectative.

À travers la Chine, les travailleurs ont levé le point en scandant : « Travailleurs, debout ! » Ils ont lancé des appels aux officiels locaux, avec une ferveur patriotique, en invoquant les combats de Mao Zedong contre les impérialistes étrangers. Ils ont publié des réquisitoires en ligne contre les patrons cruels et contre les marionnettes syndicales.

En procédant ainsi, les travailleurs chinois de la plus grande chaine mondiale de magasins ont placé les dirigeants du Parti Communiste dans une position inconfortable. Ils mettent à l’épreuve sa doctrine officielle de défense de la classe ouvrière tout en lui faisant craindre l’apparition d’un mouvement syndical indépendant.

Depuis que le syndicat Solidarité a contribué à la chute du communisme en Pologne, Pékin a toujours voulu empêcher l’apparition d’un mouvement syndical national, contrecarrant les efforts des salariés pour se coordonner entre branches industrielles et entre régions.

Mais les autorités semblent hésiter dans le cas de Walmart dont les employés se plaignent de bas salaires et de nouveaux horaires qui les laissent appauvris et épuisés. […]

Le gouvernement craint de provoquer un retour de bâton, ou d’apparaitre comme obéissant aux injonctions d’une compagnie étasunienne contre les travailleurs chinois, au moment où le nationalisme en Chine est en pleine effervescence.

Mais en ne faisant rien ou pas grand-chose, il prend le risque d’encourager les autres travailleurs à s’organiser. Déjà, les salariés de Neutrogena, une chaine chinoise de magasins, et ceux de China Unicom, un opérateur public de téléphonie, ont utilisé des tactiques similaires tout en évitant une répression sérieuse. […]

Le secteur de la distribution est devenu le foyer des luttes syndicales. Le gouvernement veut que la croissance passe du secteur industriel au secteur des services, mais un grand nombre des emplois créés dans les restaurants, dans les hôtels et dans les magasins sont des emplois à temps partiel ou mal rémunérés. […]

La législation chinoise contraint les entreprises à avoir des organisations syndicales, mais ces dernières sont presque toujours contrôlées par la direction qui les utilisent pour encadrer leurs salariés. Pourtant, face à l’agitation ouvrière, plusieurs entreprises ont concédé des augmentations de salaire avec effet rétroactif, des bonus et divers autres avantages.

Mais d’autres refusent de faire des concessions qui leur couteraient de l’argent. Elles ont recours à des méthodes plus dures, exerçant des représailles contre les militants qui structurent les mouvements sociaux. À Walmart, les travailleurs qui se sont le plus exprimé ont été privé des augmentations de salaire, ont été mutés et dans certains cas ont été licenciés, selon les témoignages fournis par plus d’une douzaine d’employés que j’ai interviewés.

Dans un magasin de Zhongshan, une militante a été photographiée par son superviseur pendant qu’elle était aux toilettes. Elle m’a demandé de ne pas la mentionner parce qu’elle a peur d’aggraver la colère de son patron.

La plus grande part du mécontentement provient d’un nouveau système horaire que Walmart a mis en place cet été, afin d’offrir selon la direction plus de flexibilité à ses salariés. Les travailleurs répondent que le résultat a été une diminution du paiement des heures supplémentaires et des périodes de travail d’affilé excessivement longues. Certains disent qu’ils ont été contraints de signer de nouveaux contrats affirmant qu’ils sont d’accord avec ce système.

Walmart nie que quiconque ait été obligé d’accepter les nouveaux horaires. La porte-parole de Walmart, Rebecca Lui, déclare que la grande majorité des salariés approuvent les nouveaux horaires. « Nos collaborateurs sont notre investissement le plus précieux » déclare-t-elle. […]

(Source : The New York Times, Across China, Walmart Faces Labor Unrest as Authorities Stand Aside, 16 novembre 2016)
Dernière édition: 17 Nov 2016 16:38 par Rémi Castérès.
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