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Bernie Sanders : Mon ennemi, c'est la finance !

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SUJET : Bernie Sanders : Mon ennemi, c'est la finance !

Bernie Sanders : Mon ennemi, c'est la finance ! 12 Nov 2016 14:36 #1622

Bernie Sanders a été candidat à l’investiture du Parti démocrate pour les élections présidentielles. Il a perdu face à Hillary Clinton. Il est souvent considéré comme faisant partie de la gauche “radicale”.

Après l’élection de Donald Trump, Bernie Sanders s’est exprimé hier dans le New York Times.

Il décrit la situation aux États-Unis : « Je ne suis pas surpris que les millions de personnes qui ont voté pour monsieur Trump l’aient fait parce qu’elles en ont assez de l’immobilisme économique, politique et médiatique.

Les familles de travailleurs voient que les politiciens reçoivent des fonds pour leurs campagnes électorales de la part des milliardaires et des grandes compagnies, puis ignorent les besoins des Américains ordinaires. Au cours des trente dernières années, beaucoup trop d’Américains ont été licenciés. Ou bien ils travaillent plus longtemps pour des salaires plus bas, tandis que les postes correctement rémunérés partent en Chine, au Mexique et dans d’autres pays à bas salaires. Ils sont fatigués de voir que leurs PDG gagnent 300 fois ce qu’eux gagnent, et que 52 pourcent de tous les revenus aillent à 1 pourcent de la population. Leurs belles villes provinciales sont pour beaucoup d’entre elles aujourd’hui dépeuplées ; les rideaux de fer sont abaissés et leurs enfants doivent partir parce qu’il n’y a pas de travail — tout cela pendant que les grandes sociétés sucent la richesse des communautés pour la transférer dans des paradis fiscaux.

Les travailleurs américains ne peuvent pas payer des soins médicaux convenables pour leurs enfants. Ils ne peuvent pas envoyer leurs enfants à l’université et leur compte en banque est vide quand ils arrivent à l’âge de la retraite. Dans beaucoup de régions, ils ne peuvent pas trouver à se loger de façon abordable et ce qu’ils doivent payer pour leur sécurité sociale est beaucoup trop cher. Tant de familles sont réduites au désespoir parce que la drogue, l’alcool et les suicides écourtent la vie d’un nombre croissant de gens.

Le président nouvellement élu, Trump, a raison : le peuple américain veut que ça change. […] »

Notons que cette description s’applique à un pays dirigé depuis huit ans par un président de son bord ; que la candidate démocrate exerce les plus hautes fonctions depuis des décennies. Cela n’a nullement empêché Bernie Sanders de la soutenir avec vigueur. Il écrit : « J’ai fermement soutenu Hillary Clinton, j’ai fait campagne avec acharnement en sa faveur et je suis persuadé qu’elle constituait le bon choix le jour de l’élection. »

Toute cette dénonciation pour ça ?

Hélas, oui. Voilà qui nous rappelle « Le changement, c’est maintenant » et « Mon ennemi, c’est la finance. »

En aout dernier, Bernie Sanders a lancé ce que l’on appellerait chez nous un “mouvement citoyen”, Notre révolution (“Our revolution”).

On y trouve le catalogue habituel des programmes de la gauche soi-disant radicale, de Syriza à Podemos en passant par Mélenchon : plein de bonnes choses.

Sauf que le seul texte sur la mondialisation s’oppose au Trans-Pacific Partnership, c’est-à-dire à l’équivalent Pacifique du TAFTA — au sujet duquel il n’y a rien. Bref, Sanders ne propose, comme Mélenchon, que de mettre un point d’arrêt à la mondialisation.

Or, sans démondialisation, toutes les belles mesures préconisées ne sont que du vent. Les grandes sociétés auront beau jeu de déclarer que, s’il en est ainsi, elles vont déménager sous des cieux plus accueillants. Voyez ce qui s’est passé en Grèce : le programme qui devait en finir avec l’austérité a abouti à l’austérité la plus impitoyable.

C’est la différence entre Sanders et Trump. Trump a gagné non parce qu’il veut arrêter la mondialisation, mais parce qu’il veut démondialiser.

Et que ceux qui s’indignent qu’un démagogue d’extrême-droite l’ait emporté considèrent ceci : qu’ont-ils, eux, à proposer, d’autre chose que du vent, à l’instar des Hollande, des Tsipras et divers Mélenchon ?

(Sources : The New York Times, Bernie Sanders: Where the Democrats Go From Here, 11 novembre 2016 ; Our revolution, Our issues, sans date)