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SUJET : Des Allemands se sont-ils sacrifiés pour défendre l’Allemagne ?

Des Allemands se sont-ils sacrifiés pour défendre l’Allemagne ? 23 Sep 2015 15:33 #1164

Est-ce que beaucoup d’Allemands se sont sacrifiés en 1945 pour défendre l’Allemagne contre l’invasion soviétique ? Ou ont-ils seulement été contraints par « la propagande et la coercition » ? (Jacques, discussion sur le Moi ultralibéral)

L’invasion de l’URSS par les nazis en 1941 avait pour objectif l’extermination ou la mise en esclavage des populations et leur remplacement par des Allemands. Les soldats allemands étaient informés qu’ils jouiraient de l’impunité dans leurs exactions contre les civils.

Au cours de la guerre, 20 millions d’Allemands ont porté à un moment ou à un autre l’uniforme de la Wehrmacht sur le front de l’Est. Les Allemands savaient donc comment se passait la guerre en Russie, surtout ceux des régions orientales.

« Pendant trois ans, des soldats avaient traversé cette zone pour rejoindre le front Est ou en revenir. Les habitants qui avaient tendu l’oreille avaient entendu des histoires – qui n’étaient pas simplement de vagues rumeurs, mais étaient souvent étayées de détails concrets – relatant des faits troublants survenus à l’est. Il ne s’agissait pas seulement de récits témoignant de l’âpreté et de l’intensité des combats. Des informations avaient filtré sur les atrocités perpétrées contre la population civile russe et les massacres de Juifs. La lutte contre les partisans, on le savait, avait été brutale. Tous les coups étaient permis. Tant que la guerre se déroulait bien, on s’était peu soucié de ce que les soldats allemands avaient fait subir aux Russes et aux Juifs. » (Ian Kershaw, La fin, p.140)

La peur des représailles vint avec l’avancée des troupes soviétiques. Le 15 avril 1945, un jeune Berlinois notait dans son journal ce dont il avait été témoin dans un wagon bondé du S-Bahn : « La terreur se lisait sur le visage des gens. Tous étaient pleins de colère et de désespoir. Je n’avais encore jamais entendu tant de jurons et d’imprécations. Soudain, quelqu’un cria, dominant le bruit : “Silence !” Nous vîmes un petit soldat à l’uniforme sale portant deux Croix de fer et la Médaille d’or d’Allemagne. Sur la manche, il avait un insigne avec quatre chars en métal, ce qui indiquait qu’il avait détruit personnellement quatre blindés ennemis en combat rapproché. “J’ai quelque chose à vous dire”, clama-t-il et tout le wagon devint silencieux. “Même si vous ne voulez pas m’écouter, poursuivit-il, arrêtez de gémir. Nous devons gagner cette guerre. Nous ne devons pas perdre courage. Si d’autres gagnent la guerre et nous font simplement une fraction de ce que nous avons fait dans les territoires occupés, il ne restera plus un seul Allemand dans quelques semaines.” On aurait entendu une mouche voler dans le wagon. » (Antony Beevor, La chute de Berlin, p.222)

Je cite longuement Ian Kershaw sur l’état d’esprit dans l’est de l’Allemagne, à partir de l’été 44 :

« La réalité de la guerre, même à l’est, avait paru au départ lointaine. La région avait échappé aux bombardements massifs qui avaient frappé de plus en plus les parties occidentales du pays à partir de 1942. En fait, ces régions de l’Est avaient surtout servi de zone d’accueil pour les populations évacuées des villes d’Allemagne occidentale menacées par les bombardements. Début 1944, près de 825 000 évacués étaient hébergés dans les régions orientales. La présence de ces réfugiés était perçue comme un fardeau. […]

Comme on pouvait s’y attendre, la panique se propagea à l’est comme un feu de paille dans le sillage de l’effondrement de la Wehrmacht. Lorsque l’avancée de l’armée Rouge ralentit et que le front allemand sembla stabilisé, l’affolement retomba. Mais la population demeurait abattue, déprimée et rongée par l’inquiétude. La nervosité était générale. Toutes les informations négatives avaient un fort impact sur la population. “La situation militaire défavorable et dangereuse à l’est a un effet si déprimant sur le moral de la population que l’on peut entendre dans toutes les couches les mêmes peurs et angoisses à propos de la suite de la guerre”, observa un rapport du service de renseignements, début aout. Les habitants subissaient l’influence des lettres reçues du front et des récits des personnes évacuées d’anciennes parties occupées de la Pologne, et étaient sceptiques quant à la capacité des forces allemandes d’arrêter totalement la progression soviétique. Ils avaient peine à croire que la Prusse Orientale fût hors de danger. On craignait que les Soviétiques ne finissent par être victorieux. Et tout le monde, disait-on, avait conscience de la menace du bolchévisme. Personne ne précisait en quoi consistait cette menace. […]

C’était aussi la peur qui poussait de nombreux soldats du front à se battre. Ils avaient une idée et même parfois une connaissance très précise de ce qu’une partie des troupes allemandes avait fait en Union Soviétique occupée et craignaient par conséquent de tomber entre les mains de l’armée Rouge. Quels que pussent être les sentiments envers les ennemis britanniques et américains à l’ouest, rien ne pouvait se comparer à cette peur. […]
Pour les soldats et aussi pour la population civile, c’était la contrainte et le devoir qui faisaient avancer. Avaient-ils d’autres choix ? À cela s’ajoutait la peur et le sentiment puissant qu’il fallait défendre la patrie, c’est-à-dire très concrètement sa famille et ses biens. »

Le 18 octobre 1944, les troupes soviétiques traversaient la frontière de la Prusse orientale. Elles s’emparèrent de plusieurs bourgades, dont Nemmersdorf le 21 octobre. Le 23 octobre, une contre-offensive allemande reprenait Nemmersdorf.

On sait mal ce qui s’est passé à Nemmersdorf pendant ces deux jours, en raison de la propagande qu’en on fait les nazis et de témoignages très postérieurs et d’une véracité douteuse. Un rapport de la police militaire établi le 25 octobre 1944 établit qu’il y avait eu des pillages et que deux femmes avaient été violées. On avait retrouvé 26 cadavres de civils, dont des enfants. La plupart avaient été tués d’une balle dans la tête, une victime avait eu le crâne fracassé. Le quotidien du parti nazi, le Völkischer Beobachter publia en une la photo d’enfants assassinés en ajoutant que c’était le sort qui attendait les Allemands s’ils baissaient les bras et perdaient leur combativité.

Je cite à nouveau Ian Kershaw : « L’incursion soviétique avait renforcé les stéréotypes habituels sur les bolchéviques, les rendant plus horribles encore. […] Les soldats avaient tout simplement la certitude que, à l’est tout au moins, se déroulait une lutte à mort contre des ennemis barbares. Et pour ceux qui ne partageaient pas complètement cette conviction, il existait un appareil renforcé de répression, de contrôle et de châtiment draconien au sein de la Wehrmacht pour les faire changer d’avis. La multiplication des condamnations à mort pour désertion, refus de combattre, démoralisation et autre délits faisait écho aux revers militaires du pays. »

Ceci explique que, si la lutte organisée s’est effondrée à l’ouest après la traversée du Rhin en mars 1944, elle s’est poursuivie avec le même acharnement à l’est, même après le franchissement de l’Oder, jusqu’à la capitulation finale.
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