Après le Brexit, les libéraux subissent une deuxième surprise, très mauvaise pour eux. Les résultats électoraux sont sans appel. Force est de constater que les sondages, si “scientifiquement” élaborés, ne valent pas un clou. Les journalistes bienpensants, qui évoluent dans les sphères du pouvoir, n’ont rien vu venir non plus parce qu’ils ne comprennent rien à la souffrance et à la colère des populations.
Il est significatif que ce soient les peuples des deux pays qui ont été à l’initiative de la mondialisation, l’Angleterre de Thatcher et les États-Unis de Reagan, qui manifestent les premiers et avec le plus de vigueur la volonté d’en finir. Le libéralisme avait triomphé en promettant la prospérité et le bonheur. Il a apporté une richesse extravagante à quelques-uns, la pauvreté, la misère, le stress et l’anxiété pour le plus grand nombre.Le libéralisme a failli. Être compétitif sur le marché ne peut pas constituer le but d’une vie humaine.
Les intellectuels aussi ont failli. Quasiment tous ont défendu le maintien de la Grande-Bretagne dans l’Union Européenne ou se sont rangés derrière la candidature de Clinton aux États-Unis. Ils tiennent toujours les mêmes propos mièvres et sirupeux, et n’ont pas d’autres réponses que le “care”, les actions caritatives ou les dérisoires initiatives locales. Ils ont failli par leur myopie, leur hypocrisie et leur lâcheté.
Les intellectuels agitent le spectre de l’extrême-droite alors que ce sont eux qui laissent le champ libre à cette dernière. Ce sont les libéraux qui mettent en place les structures répressives de contrôle de la population comme le Patriot Act aux États-Unis, les procédures extrajudiciaires en France ou des interpellations pour soi-disant apologie du terrorisme, la surveillance de la correspondance privée, la censure d’internet, la répression violente des mouvements syndicaux.
L’heure est venue de tourner la page de la mondialisation. Cette fin se passera bien ou se passera mal selon l’implication des personnes les plus conscientes. Le temps de ne pas se mouiller est révolu. L’heure du changement arrive, c’est maintenant.