Notre première proposition pour une démocratisation de la société française concerne l’information.

Si le peuple gouverne, il doit au minimum être correctement informé de quoi il retourne. L’information ne peut pas être laissée à ceux qui disposent du pouvoir politique ou du pouvoir de l’argent, et qui la manipulent pour faire prévaloir leurs intérêts. L’information doit être considérée comme un service public, de façon à être impartiale, et gratuite, de façon à être également accessible à tous. 

Le service public d’information produira des informations vidéo, audio et écrites diffusées par les radios et télévisions publiques et sur internet. Les journalistes se conformeront à une charte déontologique et ils seront protégés des pressions politiques et financières. Ils travailleront en équipe, Ils auront le temps de mener leurs enquêtes et de vérifier leurs informations ; leurs sources seront protégées. La plus grande attention sera portée à ce que ces informations soient accessibles à tous ; un même reportage pourra être décliné en plusieurs versions selon le public auquel il s’adresse.

Les chaines privées, les journaux, les blogs pourront reprendre ces informations comme bon leur semble puisqu’elles seront placées dans le domaine public.

Le cout d’un tel service public d’information est énorme. C’est le prix d’une démocratie réelle. D’une façon ou d’une autre, il devra être payé, soit par le budget de l’État, soit par des taxes sur les récepteurs, soit par des taxes sur les fournisseurs d’accès, sur la publicité sur internet, ou le tout à la fois.

Les services de l’État, les collectivités territoriales et les entreprises publiques ne seront plus autorisées à recourir à des agences publicitaires ou à du personnel salarié pour la rédaction de leur “communication”. Ils devront faire appel à des journalistes professionnels pour traiter des sujets qui les intéressent, que ces journalistes soient indépendants ou regroupés en pool pour traiter de telles demandes. Ces journalistes seront soumis à la charte déontologique de la presse et protégés par elle.

Les entreprises ne pourront plus publier ou sponsoriser des “reportages” ou “articles scientifique” dans la presse : de telles productions devront clairement apparaitre comme des publicités.

Les restrictions de plus en plus nombreuses imposées ces dernières années à la liberté d’information, soi-disant pour protéger la vie privée, en fait pour protéger les puissants, seront levées.

La formation des journalistes

Les écoles de journalisme recruteront un nombre de candidats égal ou légèrement supérieur aux besoins attendus. Le recrutement se fera sur la base de la maitrise du français, de la connaissance de langues étrangères, d'une culture générale centrée sur la connaissance des choses et non pas des mots, de la connaissance de divers milieux sociaux. Il n'y aura pas de restrictions d'âge. Il n'y aura pas non plus de quotas, mais les paramètres d'admission seront ajustés a posteriori pour corriger les distorsions de recrutement entre les différentes origines sociales ou entre les sexes.

La formation des journalistes sera totalement gratuite, ainsi que leur hébergement et leur nourriture.

Une indépendance garantie à l'égard du pouvoir exécutif et de la finance

Le service public et la formation des journalistes seront organisés par un ordre des journalistes indépendant de l'exécutif. Cet ordre aura des comptes à rendre uniquement au Parlement et au public.

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