Cinq listes se disputent les suffrages des électeurs dans le canton de Mornant (Rhône).

Le contexte de l’élection doit être brièvement rappelé, tant il est camouflé par les médias. Jamais dans l’Histoire les riches n’ont été aussi riches, et leurs fortunes s’accroissent à une vitesse phénoménale. L’immense majorité de la population s’appauvrit ou au mieux a des revenus qui stagnent. Ceux qui travaillent sont stressés et anxieux. Ceux qui sont au chômage sont déprimés et angoissés. L’avenir des jeunes s’annonce noir.

Quatre des listes se présentent ouvertement : UMP, UDI, EELV-Front de Gauche, Front National. La liste socialiste se camoufle sous l’appellation « Proximité, humanisme, environnement ». On imagine qu’il vaut mieux ne pas se réclamer du parti actuellement au pouvoir.

L’UDI et EELV-Front de Gauche font connaitre les professions de leurs candidats. Les autres non.

Les différentes listes donnent les communes des candidats, sauf celle du Front National. Ce dernier a les candidats les plus dépersonnalisés. On ne connait d’eux que leurs noms, prénoms et portraits. Leurs remplaçants ne sont pas même mentionnés. Pourtant, ils seront peut-être en tête dimanche soir – ce qui montre que ceux qui votent encore le font pour des idées.

Aucun des cinq tracts n’évoque les riches, sous quelque formulation que ce soit. Ils sont la cause de la Crise mais ils n’existent pas ; le sujet est tabou. De même, vous chercherez en vain les mots “capitalisme” ou “capitaliste”. Les plus audacieux sont les candidats d’Europe Écologie Les Verts – Front de Gauche qui osent le « refus des multinationales privées » en favorisant « la production agricole locale dans les cantines » !

Par contre, les promesses abondent, que leurs auteurs n’ont ni les moyens ni l’intention de tenir. C’est le syndrome Syriza. À en croire cette littérature, le département du Rhône deviendra le meilleur des mondes possible – il serait lassant et inutile d’en donner le détail.

Puisque les riches ne sont pour rien dans le désespoir actuel, il faut bien trouver des coupables. Pour les sous-marins du Parti Socialiste, l’ennemi est le Front National. Pour l’UMP et le Front National, ce sont les “fraudeurs” aux aides sociales. Le Front National s’en prend aux immigrés et au communautarisme.

Aucun candidat ne défend les intérêts des travailleurs. Le peuple, ahuri et abruti par une propagande obsédante, est enfermé derrière les écrans de ses portables, télévision et autres ordinateurs. Ces élections n’apportent pas la moindre lueur d’espoir.