La condition première de la démocratie, c’est que les citoyens soient informés sur quoi ils votent. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Les médias sont la propriété des plus riches ou sont aux mains de l’État qui est à leur service.
Nous voulons remplacer la liberté de la presse, qui est un privilège pour quelques uns, par un droit à l’information. Ce droit sera un service public, gratuit, assuré par un organisme autogéré indépendant des pressions politiques et financières. Il n’y aura donc plus de ministère de l’information, de la communication ou de la propagande. Les journalistes n’auront pas à s’inquiéter de plaire ou de déplaire à quiconque – ils auront à cerner au plus près la réalité.
L’organisme d’information présentera un rapport annuel devant le Parlement qui vérifiera qu’il n’y a pas bureaucratisation, sclérose ou autres dérives de ce service public, et qui votera son budget.
Les sujets seront décidés par les conférences de rédaction. Les journalistes travailleront de préférence par deux pour éviter les biais personnels. Ils disposeront du temps et des moyens nécessaires pour mener leurs enquêtes, sur le terrain plutôt que depuis un bureau.
Les obstacles mis à l’exercice libre du journalisme seront levés, tels le “droit à l’image” ou le “droit à l’oubli”. Dans le cadre de leur métier, les journalistes auront accès à tous les lieux ouverts au public, que ces lieux soient d’accès gratuit ou payant. Ils auront de même accès aux lieux de travail où exercent des salariés. Les interdictions et les restrictions à l’accès seront listées annuellement par le parlement, d’une façon exhaustive et non sujette à interprétations (lieux mettant en cause la défense nationale, crèches pour nourrissons, chambres d’hôpitaux, etc.)
Les informations seront diffusées sous forme de texte via internet, sous forme audio par la radio publique et sous forme vidéo par la télévision publique (et disponibles également, ainsi que toutes les archives, sur internet). Tous ces documents pourront être repris librement, à la seule condition d’indiquer la source.
Les informations seront déclinées selon trois niveaux de complexité : pour les jeunes, pour les personnes préférant des explications simples, pour les personnes préférant approfondir. De toute façon, chacun aura accès librement aux trois versions et choisira en fonction de ses inclinations.
Les journalistes seront formés par une école de journalisme accessible après l’éducation obligatoire (et à n’importe quel âge). La formation, l’hébergement et les repas seront gratuits.
Le concours d’entrée sera ajusté de façon que les hommes et les femmes soient admis dans une proportion raisonnable (tant que c’est entre 40 % et 60 %, la situation sera considérée comme normale). De même, l’origine des étudiants devra refléter la diversité sociale du pays – tant qu’on sera entre ± 20 % du poids social de chaque catégorie, la situation sera considérée comme normale ; au-delà, il faudra modifier les critères du recrutement.
La presse privée poursuivra normalement ses activités, d’autant que le service public n’aura pas à couvrir la totalité de l’information, mais que ce qui concerne les citoyens. À titre d’exemple, le service public donnera des informations sur la construction d’un nouveau stade mais il n’aura pas vocation à commenter les résultats d’un match de foot particulier.
Aspects secondaires, l’information ainsi produite aura un effet énorme sur le prestige international de la France et sur le rayonnement de la francophonie.
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