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Source : CNIL

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Un article paru dans la revue britannique Air International(1) (de grande réputation, présentant des actualités aéronautiques tous azimuts et de toutes natures) de mars 2014 trahit un phénomène perceptible depuis longtemps déjà en matière industrielle et scientifique : on ne sait plus faire !

Y est épluché le rapport annuel de la DOT&E (Directorate of Operationnal Test and Evaluation) du US Department of Defense. Plus clairement, ce rapport annuel et public rend compte de l’adéquation des performances observées par rapport aux performances attendues des différents systèmes d’armes aériens en cours de mise en service.

Il faut d’abord savoir que les systèmes d’armes aériens comptent parmi les produits les plus complexes mis au point par l’industrie, mêlant hautes technologies, technologies nouvelles et innovantes, informatique, processus de fabrication nouveaux, etc. En un mot, des usines à gaz.

Et ce rapport, dans la ligne de ceux des années précédentes, est particulièrement critique et inquiétant par ce qu’il sous-entend : on ne sait plus faire !

En effet, il apparait que la mise ne service des nouveaux systèmes est sans arrêt perturbée par des insuffisances de mise au point, par des capacités prévues non-atteintes, de véritables sagas de traques de bugs informatiques rédhibitoires, d’élongations interminables de délais causées par la non maitrise de processus de production, etc. pour que cette interminable litanie ne lasse pas !

Ce phénomène n’est pas nouveau et ne fait que s’amplifier depuis une trentaine d’années, dans tous les domaines, la production aéronautique étant un modèle du genre.

Les raisons en sont certainement multiples et variées, les plus évidentes étant :

- Complication exponentielle des systèmes exigés par les clients, découlant de la montée en puissance industrielle d’autres pays qui talonnent les fournisseurs historiques.

- Exacerbation de la compétition entre les industriels entrainés de fait dans une course imposant des plannings de production irréalistes dès lors qu’on s’aventure dans des processus ou concepts innovants ou pire, à inventer.

- Sous-estimation générale des difficultés à surmonter aggravée par la volonté de ne jamais attribuer à une tâche les véritables moyens et délais nécessaires à sa réalisation, tant humains qu’industriels.

- Spécialisation exagérées de la main d’œuvre qui n’a pas de ce fait une vision d’ensemble du processus dont ils sont un des maillons. Cette perte de vision entraine de fait un manque d’adhésion et de cohérence, l’action collective étant dispersée et moins efficace.

- Enormes pertes de temps et de motivation découlant de l’organisation pyramidale du travail, de son morcellement, des réunions inutiles où l’on se rend dans un esprit défensif et non pour dénouer des crises.

On constate donc une espèce de perte de maitrise, et par l’accumulation des difficultés inopinées, de volonté d’aboutir. On se demande si les industries sans véritables perspectives dans le contexte de crise permanente ne se créent pas « inconsciemment » les conditions de la prolongation de leur activité par simple recherche de solutions à leurs errements …

Et pourtant, par un passé pas si lointain, cette même industrie a été capable de véritables exploits, à sauts technologiques comparables, en mettant au point des systèmes aussi compliqués et innovants que la première pile atomique en 1943, qu’une usine à fabriquer la bombe atomique entre 1943 et 1945, qu’un bombardier à long rayon d’action révolutionnaire entre 1942 et 1944, que les premiers ordinateurs dans les années quarante, les premiers moteurs à réaction entre 1940 et 1943 …

A cette époque troublée et dangereuse, il est vrai que les objectifs étaient clairs, les moyens définis et les gens motivés. Parce que tout le monde œuvrait dans le même sens, quel que soit le pays, ami ou ennemi, pour la fin de la guerre et pour un monde meilleur.

Et nous alors ? Ne voulons-nous pas un monde meilleur ? Bien sûr, mais comment faire lorsqu’on a échangé un ennemi identifiable pour un ennemi sans nom, sans visage, tentaculaire, omniprésent, aux armes sournoises telles que communication, diversion, captation des richesses, dévaluation des politiques, lui permettant de s’imposer sans bruits et sans vagues avec la complicité invraisemblable des penseurs qui par le passé étaient les sentinelles de la civilisation.

Ces penseurs d’aujourd’hui, qui sont atteints du même mal que les processus industriels, qui préfèrent s’obstiner à retaper ou à compliquer des idées fausses au lieu de s’ouvrir à d’autres horizons porteurs d’autres solutions.

Nous vivons un moment crucial de l’histoire du monde durant lequel une partie de l’humanité délivrée du fardeau de sa survie quotidienne se perd dans des méandres virtuels ou pseudo-spirituels la ramenant à son nombril, laissant le champ libre à ceux qui profitent sans limite de cette démission et nous conduisent à la catastrophe sans même imaginer un instant qu’ils n’y échapperont pas non plus.

Et dès lors qu’on ne sait plus faire ce qu’on savait faire, le pire devient certitude.

 

(1) Air International, march 2014, Testing Times, p.18-21

 

  • Ce n’est pas la complexité intrinsèque des processus technologiques qui fait qu’on ne sait plus faire. Ce qui est en cause, c’est l’organisation économique et sociale.
    Dans le système capitaliste industriel, l’accumulation de richesse se faisait selon le processus argent --> marchandise --> argent. Dans le capitalisme financier dominant aujourd’hui, ce processus s’est transformé en argent --> argent. La production de marchandises utiles n’est plus une étape obligée ; elle est même considérée comme un obstacle. C’est théorisé dans les écoles de management : les dirigeants ne doivent pas connaitre la réalité technique, sinon ils risqueraient d’entrer dans des discussions sur la faisabilité ou pas des projets pour élever la rentabilité. Leur ignorance leur permet d’être inflexibles.
    D’où l’impression de folie qui est ressentie quand on pense aux financiers.
    Quand on ignore la réalité, elle se venge. La catastrophe de Fukushima, l’effondrement de l’usine du Rana Plaza, le chavirage du Sewol sont des accidents financiers, pas des fatalités techniques. Les catastrophes vont se multiplier.
    Dès le début des années 70, l’URSS ne parvenait plus à terminer ses grands chantiers. C’était le signe que le système soviétique n’y arrivait plus. Aujourd’hui, c’est le système ultralibéral qui ne sait plus faire.

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