AlternativeS DémocratiqueS est un parti politique français, fondé en mars 2013 par des citoyens ordinaires. Son but est de sortir de la crise qui frappe la France comme beaucoup d’autres pays. Le moyen proposé est la démocratisation de la société et de son économie.

Pourquoi un nouveau parti politique ?

Si les fondateurs d’AlternativeS DémocratiqueS ont décidé de créer un nouveau parti, c’est qu’ils n’étaient pas satisfaits du choix existant. Ils sont partis du constat d’un double échec, celui du communisme puis celui de l’ultralibéralisme.

Le communisme s’est écroulé au cours des années 80. Cela a commencé par la révolte ouvrière en Pologne et cela s’est terminé par l’implosion de l’URSS.

En France, l’extrême-gauche n’a pas pensé cet effondrement. Quand elle veut bien l’évoquer, c’est pour proclamer qu’il n’a rien avoir avec elle et qu’elle n’est pas concernée.

Les partis de droite et de gauche ont mis en place l’ultralibéralisme. L’aile gauche de la gauche, représentée par le Parti de Gauche et le Parti Communiste, tient des discours d’autant plus tonitruants qu’elle veut faire oublier qu’elle aussi a participé à des gouvernements ultralibéraux. Elle ne sait plus où elle en est au sujet de l’Euro et de l’Europe.

L’extrême-droite a pris en compte la double faillite du communisme et de l’ultralibéralisme. Nous reconnaissons qu’elle propose des solutions viables mais nous sommes profondément opposés à son autoritarisme et aux menaces qu’elle fait peser sur les libertés.

Plutôt que de renoncer, nous avons surmonté la peur du ridicule et décidé d’élaborer nos propres propositions.

La crise de l’ultralibéralisme

Après la disparition de la menace communiste, le capitalisme n’avait plus d’adversaire. La thèse de la “fin de l’Histoire” de Fukuyama fut largement partagée, y compris à gauche. Triomphant, le capitalisme a muté en ultralibéralisme. Sa nouvelle théorie économique se fondait sur les trois préceptes développés par l’école de Chicago :

– le marché est omniscient ;

– le marché s’autorégule ;

– le marché est l’instrument le plus efficace pour allouer au mieux les ressources.

Cela impliquait de réduire l’État à un rôle minimal. La “mondialisation” a consisté à mettre les travailleurs français, qui avaient acquis des droits importants au cours d’un siècle et demi de luttes, en concurrence avec des ouvriers opprimés. Les inégalités sociales ont explosé.

La crise a montré que le marché, loin d’être omniscient, est particulièrement opaque et manipulable, qu’il n’existe aucune autorégulation et que le gaspillage est intense. Cette crise de l’ultralibéralisme ne peut pas se résoudre d’elle-même. En France, 95% de la population s’appauvrit, donc consomme moins, ce qui diminue l’activité économique. Cette réduction n’est pas compensé par l’accroissement de la consommation de luxe, les hyper riches étant incapables de consommer les ressources qu’ils accaparent. C’est pourquoi toutes les prédictions de reprise de la croissance se sont avérées fausses.

Rappelons comment s’est développée la crise mondiale de l’ultralibéralisme.

La première étape a été la réduction des salaires dans l’industrie, grâce à l’immigration et aux délocalisations. Cette baisse est d’abord passée inaperçue car elle a été compensée par l’endettement des ménages.

La deuxième étape, c’est quand il est devenu manifeste qu’une bonne partie des prêts accordés par les banques ne seraient jamais remboursés. L’incident déclencheur a été la “crise des subprimes” aux États-Unis, mais un autre aurait aussi bien fait l’affaire. Tout le système bancaire était menacé de faillite.

La troisième étape, c’est quand les États ont pris en charge les dettes des banques. La dette privée a été transformée en dette publique.

La quatrième étape concerne essentiellement l’Europe. Au nom du remboursement de la dette publique, les financiers exigent le démantèlement de la santé, de l’éducation publique, des retraites ; au nom de la compétitivité, que les entreprises et les riches payent moins d’impôts. Il en résulte l’appauvrissement de la grande majorité de la population, ce qui accentue la récession économique et l’endettement des États.

Nous arrivons à une cinquième étape. Il est patent que les politiques d’austérité ont échoué. La réponse mise en œuvre par les ultralibéraux est encore plus effrayante : l’austérité est renforcée, mais pour pallier à la demande anémique de la population, on demande aux États d’investir massivement. Comme ils sont déjà surendettés, les banques centrales fabriquent des dollars, des yens et des euros en quantités illimitées.

Tôt ou tard, un incident touchera une monnaie, dont le cours s’effondrera, entrainant peut-être les autres devises. Les conséquences sont difficiles à anticiper.

Fondamentalement, la crise résulte de l’accroissement des inégalités sociales. L’oligarchie des hyper riches veut conserver et accroitre ses privilèges. Ce faisant, elle ne cesse d’aggraver la crise économique et sociale.

La domination idéologique ultralibérale

Comment se fait-il qu’un système aussi déliquescent soit aussi peu contesté ?

Avec la chute du communisme, toutes les conceptions globales du monde ont été discréditées, à l’exception de l’ultralibéralisme triomphant qui ne se présentait d’ailleurs pas comme une idéologie, mais comme l’ordre naturel des choses. Il n’y a pas de doctrine économique ultralibérale, mais une “science économique”, comme il y a des sciences naturelles. La “mondialisation” n’était pas une série de choix politiques et économiques, mais un phénomène naturel et inévitable, tel les marées. La crise nous vient de l’étranger ; nos gouvernants n’y sont pour rien. Après la récession viendra la reprise, comme après la pluie le beau temps.

Les idéologues ultralibéraux ont modifié la langue française pour enrayer la pensée. Comme ils disposent de tous les médias, leur novlangue s’impose. Les dirigeants ne choisissent plus, ils “arbitrent” – ce qui sous-entend leur neutralité. La vidéosurveillance s’est transformée en vidéoprotection. Les licenciements collectifs sont des “plans sociaux” ou, encore mieux, des “plans de sauvegarde de l’emploi” !

Les problèmes économiques et sociaux sont réduits à des problèmes psychologiques. Il faut gagner ou regagner “la confiance des marchés”, “la confiance des consommateurs”, “la confiance des acteurs économiques” ; alors, tout ira mieux – à se demander pourquoi que cette confiance s’était évanouie. Si l’on doute de l’avenir, ce qui est un péché très grave, cela devient une “prophétie autoréalisatrice”. Ainsi, chacun est sommé d’être optimiste, sinon c’est de sa faute si les choses tournent mal.

Une société schizophrène

Les valeurs ultralibérales sont massivement partagées. Il convient donc d’être optimiste, de savoir s’adapter, rebondir, de profiter des opportunités, de savoir se vendre. Comme dans l’URSS brejnévienne, il y a un fossé qui confine à la schizophrénie entre les attitudes à afficher et la réalité.

Chacun est responsable de ce qui lui arrive, et uniquement de cela. Comme le monde réel est celui du chômage de masse, des emplois précaires, du travail frustrant, l’échec est intériorisé. Pour tenir, les Français consomment massivement des antidépresseurs. Les jeunes, qui sont les premières victimes et ne peuvent se projeter dans le monde réel, se réfugient dans des succédanés : jeux vidéo, jeux de rôle, alcool et drogues diverses.

Quand la misère arrive, c’est l’individu qui est remis en cause, pas la société, pas l’oligarchie. Il n’a pas su s’adapter, il n’a pas su rebondir… Il est mauvais. Cela conduit à des dépressions graves, à des suicides, parfois épouvantables, par immolation.

Les réactions de la société française

Confrontée à une dégradation inédite des conditions de vie et de travail, la société française n’est pas restée inerte. Cependant, le rejet de toute idéologie s’est traduit par une méfiance à l’égard de toute pensée globale d’un changement, et, de fait, chaque lutte s’est inscrite dans le cadre de la société existante.

Certains ont espéré qu'en regroupant ce patchwork au sein de “forums sociaux” naitrait une conjonction des luttes et un projet alternatif commun. Au mieux, cela aurait pu produire un habit d’Arlequin, mais il n’y a pas d’ossature pour soutenir le costume.

L’ultralibéralisme n’en a plus pour très longtemps

La société ultralibérale ne porte plus aucun projet autre que l’enrichissement insensé d’une caste de privilégiés, une vie douillette pour ses propagandistes dans les médias et la paupérisation pour le plus grand nombre. Elle sent la mort.

Non seulement la société ultralibérale n’est pas le fin mot de l’Histoire, mais sa propre fin approche. Divers scénarios sont possibles.

• Un grand mouvement révolutionnaire, du style 1848 ou Printemps Arabes, qui aurait la force d’abattre les régimes en place, mais qui ne saurait pas par quoi les remplacer.

• L’effondrement de la monnaie, engendrant une situation chaotique.

• La prise légale du pouvoir par l’extrême-droite, conduisant à des régimes nationalistes et autoritaires, à la Orban ou à la Poutine.

Nos propositions

Ni la destruction suicidaire de la société par la doctrine ultralibérale, ni les substituts envisagés ci-dessus ne nous conviennent. Nous cherchons une autre voie.

Depuis des siècles, un seul idéal n’a pas déçu. C’est l’idéal démocratique. Il est tellement séduisant que ses adversaires mêmes s’en réclament.

Pour répondre à la crise morale, politique, économique et sociale, nous proposons de démocratiser en profondeur la société française. Sans entrer ici dans les détails, voici les points essentiels :

• Une information libre, impartiale et accessible à tous. Un service public, indépendant du pouvoir politique, sera chargé de produire cette information qui sera disponible pour tous.

• Une déprofessionnalisation de la vie politique. Les élus doivent retourner à leur travail ordinaire après leur mandat (unique ou double). Ainsi, ils ne constitueront pas une classe politique corruptible et corrompue.

• Des décisions prises au plus près de leur terrain d’application.

• L’urgence en économie est de mettre fin du moins-disant social. Il faut arrêter la concurrence entre les travailleurs français et des travailleurs surexploités, il faut en finir avec la “mondialisation” ultralibérale. Soit l’Europe acceptera les exigences françaises, soit la France se retirera de l’Europe telle qu’elle est aujourd’hui.

• Les entreprises qui ne peuvent pas faire faillite sans faire courir un risque systémique à la société ne doivent pas être confiées au capital privé. Elles seront nationalisées.

• Les banques sont les principales responsables de la crise. Elles seront saisies.

• Les salariés et les collectivités locales auront leur mot à dire dans les orientations des entreprises grandes et moyennes, à parité avec le patronat.

Pour ce qui le concerne, AlternativeS DémocratiqueS a des règles de fonctionnement interne simples et efficaces qui visent à ce que chacun puisse s’exprimer, prendre des initiatives et participer aux décisions. AlternativeS DémocratiqueS n’a pas et n’aura pas de politicien professionnel.

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