Notre gouvernement a déclaré que la France a été attaquée, que la France est en guerre.

 

D’où vient l’attaque ? Elle viendrait d’un État embryonnaire, enclavé, cerné d’ennemis et situé à plusieurs milliers de kilomètres de nos frontières ! Étonnant, non ?

Qu’en est-il en réalité ?

Les attentats de Paris ont une double composante, interne et externe.

La composante externe, c’est ce qui s’appelle Daesh, ou Isis, ou État islamique. Cet embryon d’État n’est pas né de rien. Il est l’enfant de l’invasion étasunienne de l’Irak en 2003. Cette agression était placée sous le signe du mensonge (les fameuses armes de destruction massive) et à abouti à un système totalement corrompu, à l’image de ceux qui l’ont mis en place. Daesh est le reflet inversé du libéralisme.

Les dirigeants de Daesh veulent mettre fin aux interventions militaires occidentales au Moyen Orient. Par représailles contre ces actions militaires, ils suscitent des attentats, avec les moyens dont ils disposent, au cœur des territoires de leurs ennemis.

Et, justement, ils disposent d’appuis déjà en place. C’est la composante interne.

Le libéralisme a conduit à une accumulation stupéfiante de richesses entre quelques mains, à la pauvreté et au désespoir pour beaucoup d’autres, particulièrement pour les jeunes. Quand des millions sont désespérés, il ne faut pas s’étonner que des milliers cherchent à se venger.

La religion n’a rien à voir là dedans. Aux États-Unis, du 1er janvier au 20 novembre 2015, 431 personnes ont été tuées et 1 227 blessées au cours de “mass shootings” (fusillades à l’aveugle dans la foule). Très peu de ces massacres, de plus en plus fréquents, sont liés à l’islamisme. Au cours de son suicide, le pilote du vol Germanwings 9525 a délibérément entrainé dans la mort plus de personnes que les attentats de Paris n’ont fait de victimes.

Les intellectuels ayant tous rallié le libéralisme, ils n’ont aucune solution réelle à proposer à la jeunesse. Une partie de cette dernière se tourne vers des idéologies toutes prêtes et c’est un vivier dans lequel Daesh puise.

Voilà ce qui a provoqué les attentats de Paris.

Comment lutter contre ce terrorisme ?

Notre gouvernement ne propose qu’une solution militaire. La plus gigantesque coalition de tous les temps a été incapable de venir à bout des talibans en Afghanistan. L’invasion étasunienne, loin d’apporter la démocratie, a donné naissance à Daesh en Irak. Le fonctionnement des puissances occidentales conduit au mensonge et la corruption généralisée Il ne peut rien en sortir de positif. Il en sera de même avec Daesh ; une solution militaire est impossible.

La cause externe du terrorisme ne s’éteindra qu’avec le retrait des troupes françaises au Proche-Orient.

Sur le territoire national, la lutte contre l’islamisme n’aboutira pas non plus parce que l’islam n’est pas la cause du désespoir de la jeunesse.

Par contre, voici un discours dont nous pensons qu’il serait efficace : «  Je comprends que tu rêves de te faire exploser au milieu d’une bande de fêtards. Mais que dirais-tu si, au lieu de te venger, tu avais un vrai travail, un vrai salaire, si tu pouvais fonder une famille, élever tes enfants ? Que choisis-tu ? » Ne croyez-vous pas qu’alors le nombre de terroristes potentiels se réduirait comme peau de chagrin ?

Naturellement, il ne s’agit pas que ce soit à nouveau un discours creux, tel celui des personnes qui affirment qu’il faudrait aider les jeunes à trouver du travail. Il faut en finir avec les mensonges et l’hypocrisie, avec les larmes de crocodiles. Le renversement de perspective doit être immédiatement perceptible.

C’est tout à fait possible, à condition d’en finir avec le libéralisme, avec la domination des plus riches. Rien que les fortunes colossales figées dans les paradis fiscaux offrent de larges marges de manœuvre. La lutte vraiment efficace contre le terrorisme, chez nous, c’est un espoir raisonnable et fondé.